Télécharger le rapport de l'IGESR "Diagnostic économique de l'Université Grenoble Alpes" :

 

Dès les premières pages du rapport, l’IGESR pointe du doigt les (modestes) mesures sociales entreprises par l’UGA (notamment, le « mieux disant » social obtenu lors de la fusion de 2016), y compris celles résultant d’accords nationaux signés avec le ministère (protocole PPCR, plan de titularisation Sauvadet) et pointe l’inefficacité (« la totale dilution des effets ») du Plan de Retour à l’Équilibre (PRE) 2017-2020. Malgré tout, le rapport recommande à l’UGA d’amplifier et poursuivre le PRE pour encore de nombreuses années...

 

La mission pousse explicitement à réduire le pourcentage de personnels titulaires, dans un raisonnement par ailleurs peu clair, mais aux conséquences, elles, très claires (gels de postes et augmentation de la précarité, etc…). Pourtant, le bilan social de l’UGA témoigne déjà d’un nombre impressionnant de contractuels, aussi bien BIATSS (29.6% ) qu’enseignants et enseignants-chercheurs (18 %).

 

Voir nos communiqués :

  • Postes et maquettes en danger : La mobilisation peut encore changer la donne ! (voir ici)
  • Une politique d’emploi dramatiquement faible comme perspective désastreuse pour les 5 années à venir : combattons le projet de la présidence de l’UGA ! (voir ici)

Comme nous l’avions anticipé, nous payons le prix de la création de l’Université Intégrée (voir page 5 du rapport). L’inspection reproche à l’UGA une création et un fonctionnement de l’EPE « sans aucune ressource en contrepartie ». Nous alertions déjà, dès 2019, sur le fait que la création de l’Université Intégrée se ferait sans le moindre apport financier du MESRI et du fait que la demande de financement adressée au ministère par l’UGA soit restée lettre morte. Nous nous inquiétons d’autant plus que la présidence entend pérenniser l’EPE via la création d’un « Grand Établissement » à l’horizon 2024.

 

Voir nos articles sur les restructurations de l'UGA:

  • Grenoble Alpes : Université (dés)intégrée (VRS n°419) à lire ici
  • Université Grenoble Alpes : point d’étape après bientôt deux ans de (dys)fonctionnement(s) (Mensuel du SNESUP-FSU n°699) à lire ici
  • ·    Depuis 15 ans le démantèlement de l’université est à l’œuvre (38POUR mars 2022) à lire ici

A noter cependant, pour « s'amuser » un peu, la remarque p. 27 : "La mission constate que les budgets prévoient systématiquement des soldes budgétaires négatifs mais ces derniers sont positifs au niveau de l’exécution budgétaire". Ceci reprend une de nos critiques récurrentes en CA : nos élu·e·s ayant régulièrement fait observer que l’UGA met en œuvre une politique d’austérité motivée par des budgets prévisionnels toujours en lourd déficit, mais présente au final des budgets réalisés qui sont, eux, en excédent – pour des raisons certes en partie conjoncturelles associées au COVID, mais cela montre bien que l’UGA pourrait prendre, bien plus qu’elle ne le fait, le temps de la réflexion et du débat interne.


Voir notre communiqué :

  • ·    Retour sur le CA de l’UGA du 15 mars : dans une alliance objective entre équipe présidence et certaines organisations syndicales, plus d’argent, moins de postes titulaires, et en plus, des chaires de professeur junior ! (voir ici)

La mission montre, par ailleurs, l’augmentation très importante du nombre de non-titulaires, sous l’effet de l’obtention de l’IDEX.

 

Voir notre communiqué :

  • l’Idex n’est pas une réussite (voir ici)

Plus globalement, la mission de l’IGESR dédouane totalement le ministère et sa politique d’autonomie des universités, en affirmant que la non-compensation du GVT n’est pas la cause des difficultés financières de l’UGA et pointe du doigt le manque de ressources propres de l’UGA. Pourtant, l’UGA a été labellisée IDEX et a suivi à la lettre toutes les directives du ministère pour appliquer la politique néoliberale du gouvernement. Selon nous, cet épisode montre les limites de la « politique du bon élève » suivie par la présidence et appelle à un changement de stratégie de l’UGA vis-à-vis du MESRI.

 

Ainsi, la stratégie cynique du ministère est implacable…

… on ne sortira de ce cercle vicieux qu’en la combattant frontalement, aussi bien au niveau national, que localement à l’UGA !

 

Dans cette optique, la FSU appelle à aller voter massivement à l’élection législative, pour battre inconditionnellement l’extrême droite, mais aussi à rejeter massivement les forces portant les politiques néolibérales qui ont causé des dégradations considérables. Elle mettra tout en œuvre pour empêcher les projets régressifs de voir le jour et construira les mobilisations nécessaires pour leur faire échec (voir le communiqué FSU du 24 mai 2022).