Le MESRI est le premier responsable, par une politique de réduction constante des budgets, qui se traduit à l’UGA par une non prise en compte de l’augmentation du GVT et des effectifs étudiants. Les inspecteurs envoyés par le Ministère pour évaluer la situation financière de l’établissement – à sa propre demande ! – ont fourni un rapport d’un cynisme confondant, dont nous avons fourni quelques extraits croustillants dans la lettre ouverte que nous avions adressée à la présidence et aux personnels et étudiants en juillet.  Les administrateurs de l’UGA sont tous d’accord sur le constat de la responsabilité du Ministère, comme le démontre la motion ci-jointe (disponible sur l'intranet de l'UGA en suivant ce lien), votée à l’unanimité par tous les membres du CA, toutes organisations syndicales confondues. Cette motion impulsée avec la liste CGT-FSU-UNEF est certes insuffisante à nos yeux, mais elle regrette notamment que le rapport de l’IGESR « analyse une situation budgétaire déficitaire de l’établissement, sans pointer la responsabilité même du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI) dans cette situation budgétaire, notamment par la non compensation du Glissement Vieillesse Technicité (GVT), la non prise en compte de l’augmentation du nombre d'étudiants et le manque de moyens récurrents nécessaires pour mener à bien les missions de l’université », et  « alerte le MESRI sur les conséquences  d’une succession de "Plans de Retour à l'Equilibre" délétères pour l'établissement et tout particulièrement pour les personnels et les étudiants ».

 

Mais il y a un second responsable, c’est bien sûr la présidence de l’UGA qui avait plusieurs moyens de s’opposer à cette politique tellement néfaste pour les étudiants, les personnels, les équipes, les services : protester publiquement en s’appuyant sur la communauté académique, et maintenir le niveau d’emploi pour sauvegarder l’avenir et assurer le rapport de force avec le Ministère. Cela d’autant plus que l’IDEX, tellement désiré par la présidence, donne des marges de manœuvre incontestables. Nous avons bataillé en commission permanente, en CA, proposé des stratégies alternatives, demandé que soit pris le temps de la réflexion et que soient associés à la décision les personnels et la communauté académique. Et bien entendu nous avons voté contre l’orientation budgétaire néfaste qui nous était proposée, nous retrouvant, avec nos collègues de la liste CGT-FSU-UNEF, bien seuls sur cette position claire au sein du CA.

 

La nouvelle “trajectoire budgétaire” de l’UGA prévoit un “différé” des postes d’enseignants-chercheurs, c'est-à-dire que les mises au concours seront repoussées de plusieurs années, avec recrutement de contractuels pour combler les manques de titulaires. Outre l’influence catastrophique sur la précarité (déjà grandissante) à l’UGA, le projet de la présidence prévoit un “redéploiement” des postes à l’issue de la période de “différé”. Ce “redéploiement” implique que les composantes ayant subi les “différés” ne retrouveront pas nécessairement les postes qu’elles auraient perdus, laissant ainsi tout loisir à la présidence de rebattre les cartes et de redistribuer les postes de façon très différente entre les composantes, sur la base d’une politique qui nous semble obscure à ce stade. Une telle « remise à plat » des demandes et des besoins aurait pour effet de mettre encore davantage en concurrence les composantes, les pôles et les laboratoires.

 

Par ailleurs, le projet de la présidence impactera aussi fortement la campagne d’emploi BIATSS, l’UGA considérant notamment qu’un nombre important de BIATSS était nécessaire au moment de la fusion des universités en 2016 mais que cette période est maintenant révolue. Elle estime ainsi pouvoir se permettre de supprimer des postes de titulaires dans les 5 prochaines années. Cette affirmation tranche cruellement avec la situation que nous vivons au quotidien, où nous constatons que la charge de travail des personnels explose, dans un contexte de précarité grandissante.

 

Cette politique néfaste, nous nous y sommes opposés en CA le 8 juillet – nous nous y opposerons à nouveau en Comité Technique (CT) le 14 septembre. Nous la dénoncerons et la combattrons à nouveau en CA lorsque le sujet sera mis à l’ordre du jour, si la présidence persiste dans son projet.

 

Nous espérons obtenir, enfin, un vote unanime de toutes les organisations syndicales contre ce projet scandaleux lors du CT de ce mardi 14 septembre, afin d’envoyer un signal fort à la présidence et exprimer de façon claire notre rejet de cette politique d’austérité. Le mécontentement grandit dans les UFRs, au fur et à mesure que les conséquences de cette politique de réduction massive des postes deviennent tangibles et concrètes.

 

C’est maintenant le moment d’amplifier la mobilisation dans les composantes, pour que la présidence tienne enfin compte de nos alertes répétées !