1/ Nous soutenons les étudiants dans leur mobilisation, dans le cadre des actions qu'ils ont choisies. Nous appelons les personnels à rester au côté des étudiants, qui ont besoin d'une présence physique des personnels auprès d'eux, notamment pour éviter autant que possible les affrontements de la part des forces de l'ordre ou des agents de sécurité.

2/ Nous avons constaté de nombreuses agressions à l'encontre des étudiants et personnels mobilisés, sous des motifs "sécuritaires". L'AG dénonce toutes les violences. Nous n'acceptons pas la présence des forces de polices sur le campus, ni des forces de sécurité privées, pour assurer soi-disant la sécurité des étudiants et personnels - alors que ces forces constituent la principale source de violence et de désordre. Nous appelons tous les personnels administratifs et enseignants à ne pas aller travailler dans des bâtiments débloqués par la force.

L'assemblée générale s'adresse aux fédérations et confédérations syndicales pour que dans l'unité elles condamnent la répression contre les étudiants qui combattent pour l'abrogation de la loi ORE.

3/ Nous dénonçons les conditions de travail des personnels obligés de travailler dans des bâtiments sans issues de secours et sans alarmes incendies (ex. bât. Stendhal, galerie des amphis). En pareil cas, nous appelons les personnels à faire valoir leur droit de retrait. Nous dénonçons également les conditions de travail des personnels affectés à la logistique (ainsi que de nombreux autres personnels BIATSS) qui se retrouvent obligés d'effectuer des tâches qui débordent leurs missions pour lutter contre les blocages, au delà de la légalité et du respect de la réglementation du travail en vigueur (évacuation des bâtiments, contrôle d'identité, allongement des horaires de travail, etc.)

4/ Nous appelons les enseignants à faire tout leur possible pour ne pas pénaliser les étudiants du fait de la mobilisation. Plusieurs modalités sont envisageables en fonction des contraintes locales, dont voici une liste non exhaustive :

  • ne pas faire l'appel en cours pour ne pas pénaliser les étudiants absents
  • ne pas utiliser la mention DEF (défaillant) en cas d'absence à un contrôle
  • transformer les partiels et examens en devoirs à la maison (DM) quand c'est possible
  • appliquer des barèmes de notation favorables
  • adapter les contenus – pour tenir compte du fait que certains sont mobilisés depuis plus d'un mois
  • refuser d'organiser un examen sous surveillance policière
  • ...

Nous appelons les responsables d'UE à communiquer de façon claire aux étudiants les aménagements qu'ils proposent.

La rétention des notes peut être envisagée, mais dans un cadre collectif, de préférence au plan national : nous attendons les propositions de la CNU du 5 mai à ce sujet.

5/ en ce qui concerne la consultation électronique entreprise par le Président, nous décidons de lui adresser la lettre ouverte ci-dessous :

Lettre ouverte à Monsieur Lévy

La consultation que vous avez mise en œuvre est à l'image de la loi ORE : sur la forme, techniquement bancale et mal conçue, sur le fond : hypocrite, manipulatrice et dangereuse - car elle détourne le débat des vrais problèmes.

Sur la forme, elle constitue une insulte à l'intelligence : elle réduit la démocratie à une prise de position binaire, sans débat ni réflexion, autour d'une question dont la seule formulation prête à sourire, tant elle est orientée. Sur la forme, elle instaure une démocratie du clic digne d'une république bananière, tant la mise en œuvre en est opaque, sans validation du processus ni des résultats par une commission électorale adéquate mêlant des personnes d'opinions différentes. Sur la forme, elle n'empêche aucunement la fraude ni le bourrage d'urne, l'administrateur de la plateforme de sondage ayant tout pouvoir pour générer automatiquement à la fois les votes et les réponses. D'ailleurs, nous avons recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant pu voter plusieurs fois (ayant plusieurs adresses mails) et d'autres n'ayant pas pu voter, se retrouvant face à un écran leur indiquant qu'ils avaient déjà voté. Se livrer à une telle mascarade montre de votre part un double mépris et de la démocratie et des personnes qui en font usage, à savoir nous, étudiants et personnels. M. Lévy, vous nous prenez pour des imbéciles.

Sur le fond, maintenant, cette consultation est hypocrite et manipulatrice, car elle ne s'adresse pas réellement à notre communauté, mais aux médias et à l 'opinion publique. Le 25 avril au soir, vous n'avez pas tardé à communiquer, de manière triomphale, les résultats. Vous gardant bien de préciser qu'au final, sur l'ensemble du corps électoral, 85% des étudiants et personnels concernés n'ont pas voté "Oui" - ce qui constitue à la vérité un échec cuisant -, vous vous déclarez "conforté dans votre position", et assurez que l'UGA « mettra tout en œuvre pour que les examens, les activités d’enseignement et de recherche tout comme le travail des personnels hébergés dans ces bâtiments ne soient pas entravés » (Ouest-France, 26 avril). Monsieur Lévy, vous avez déjà démontré cette semaine, et à plusieurs reprises, ce que signifiait pour vous "mettre tout en œuvre" : nous avons vu des étudiant.e.s et collègues grévistes, pacifiquement posté.e.s en divers lieux sur le campus, chargé.e.s par les forces de l'ordre, avec force coups de matraque et gaz lacrymogène. Les coups ont plu sans ménagement, et il y a eu des blessés. Non content de nous prendre pour des imbéciles, vous vous croyez autorisé à utiliser la répression policière pour mater la contestation. M. Lévy, vous vous érigez en parangon de la démocratie et du dialogue, mais personne ne vous a vu en Assemblée Générale pour répondre aux questions légitimes que se posent les personnels et les étudiants face à ParcourSup, que l'écrasante majorité considère comme inepte et inapplicable.

M. Lévy, vous vous rendez coupable de banaliser l'usage de la force et de la violence au sein même de nos campus, autrefois sanctuarisés. Après avoir piétiné la démocratie, vous avez sali l'Université, qui devrait rester jusqu'au bout un lieu de dialogue, de débats et d'échange. En cela, vous avez perdu toute légitimité, et nous ne vous reconnaissons plus en tant que représentant de notre communauté. Aujourd'hui nous réclamons solennellement votre démission.

6/ Nous exigeons le retrait de la loi ORE et de ParcourSup, et la possibilité d'accueillir tous les bacheliers à l'université.

7/ Nous demandons à la Présidence d'augmenter globalement la donnée d'appel pour accueillir tous les étudiants demandeurs, comme le Président s'y est engagé.

8/ Nous demandons la sortie du PRE (Plan de Retour à l'Equilibre) et le dégel des postes mis en suspens dans ce cadre. Nous demandons un plan pluriannuel de création de postes afin de répondre à l'afflux des étudiants et aux évolutions démographiques futures. Pour ce faire un audit sur les besoins devra être commandité.

9/ Nous réclamons un accès des organisations étudiantes à des listes de diffusion afin d'être en mesure d'informer efficacement l'ensemble des étudiants

10/ Nous appelons tous les collègues à participer aux événements suivants :

  • Manifestations du 1er mai
  • Mobilisation du jeudi 3 mai, par la grève et la manifestation pour l’éducation de la maternelle à l’université
  • Participation à la Coordination Nationale des Universités le 5 mai. Isabelle Krzywkowski est mandatée par l’AG pour être déléguée de l’UGA lors de cette CNU.
  • Participation à la "Fête à Macron", organisée au plan national le 5 mai.
  • Grève nationale des fonctionnaires le 22 mai

A l’issue de cette Assemblée Générale, nous proposons d’organiser une conférence de presse afin de faire connaître nos positions. Nous proposons par ailleurs aux étudiants d’organiser une AG commune avec les personnels.

Lien vers une pétition en ligne contre les violences policières et la répression sur le campus.