Situation budgétaire à Grenoble-INP : la sortie du tunnel ? Vraiment ?
Par FSU-Univ-Grenoble le mercredi 13 décembre 2017, 10:21 - Grenoble INP - Lien permanent
Après quelques années de « plan de retour à l'équilibre », la direction de l'INP clame « la sortie du tunnel ». Les efforts consentis sont ainsi présentés comme un « mal nécessaire » qui débouche désormais sur un « succès ».
Le budget 2017 avait déjà permis la reprise de recrutements sur des postes temporaires type ATER et moniteurs. Le budget 2018 affiche la réouverture de quelques postes d'enseignants chercheurs. C'est certes une dynamique positive, qui apporte une forme de soulagement, mais dont nous ne pouvons pas nous contenter. Il ne s'agit en effet que de la compensation des départs à la retraite, ce qui, à missions constantes est juste indispensable ! Cela ne doit pas faire oublier les postes gelés, que la direction de l’INP ne prévoit pas de dégeler et qui sont donc, de fait, perdus. Ce qui avait été présenté comme des gels temporaires est bien le vrai plan social avec compression du personnel, que nous dénoncions. Les chiffres indiqués dans les bilans sociaux 2014 et 2016 montrent une perte sèche de 166 agents au sein de l'INP, toutes catégories confondues. C'est une réduction de 11,9 % des agents en deux ans !
Le désengagement de l'état, amorcé par le passage aux Responsabilités et Compétences Elargies (RCE) est la cause principale de cette situation, qui crée un trou générationnel dans la pyramide des âges des agents de l’INP (et donc une petite bombe à retardement !), et qui ne permet plus d’assurer toutes les missions précédemment prises en charge (nous demandons d’ailleurs un bilan des réductions opérées). Même si l'accent est mis sur « l'optimisation des process » pour gagner en efficacité, ce sont aujourd'hui les personnels en place qui payent la facture par l'alourdissement de leur charges.
Finalement, il n’est pas si étonnant et pas si réjouissant que l'équilibre budgétaire soit ainsi rétabli.
Pourtant l'établissement aurait des leviers d'actions collectives, avec ses partenaires universitaires locaux et nationaux, pour faire pression sur les politiques publiques (même si es établissements ne sont pas totalement décisionnaires en la matière). Les choix d’organisation et de répartition des moyens en interne et au sein du site Grenoblois (COMUE) sont également très lourds de conséquences. Arrêtons de complexifier et d’alourdir les systèmes d’organisation et de financement par la création et l’empilement de nouvelles couches (COMUE, IDEX, EUR,...). Il est plus que temps de donner un grand coup de frein sur les politiques d'appel à projets , qui en viennent même à gérer les fonds octroyés à nos missions usuelles d’enseignement.
Ce n’est pas une fatalité. Localement, les établissements ont le pouvoir et la responsabilité de le faire .