Mais d’abord quelques rappels.

L’IDEX est la planche de salut que les gouvernements de droite, puis de gauche, ont fait miroiter à des universités et des établissements aux abois, suite aux baisses de moyens récurrents.

Il n’y a pas, en 2016, les sites qui se maintiennent et ceux qui progressent en termes de moyens, mais ceux qui sombrent peu à peu dans des pénuries de plus en plus marquées et ceux qui vont pouvoir, grâce à l’IDEX ou l'ISITE (*), maintenir plus ou moins leur étiage global de ressources.

L’IDEX, c’est en quelque sorte la bourse ou la vie : sans la bourse, la vie devient bien rude dans de nombreux établissements universitaires français – voir la tribune récente de 23 présidents d'université sur le futur appel à projet PIA3 (**).

En outre, le financement IDEX, par définition, ne peut que s'ajouter aux moyens fléchés par les établissements vers les actions inscrites dans le projet ; il est donc à craindre qu'il permette surtout de siphonner une part des financements récurrents des établissements, déjà insuffisants, pour les diriger vers un "périmètre d'excellence", au détriment des autres activités de recherche et de formation.

Alors, l’IDEX, pour le meilleur de Grenoble ?

En réalité, le projet IDEX a été, jusqu’à présent, nous l'avons dit, l’outil d’une restructuration politique menée souvent dans l’urgence et la précipitation et généralement sans aucun débat réel sur le fond.

Maintenant qu’il va se concrétiser, l'IDEX risque fort d’être un outil de restructurations profondes, en matière de recherche et de formation ; sous prétexte de la valeur contractuelle du financement, elles pourraient même être conduites en ne passant pas plus par les lieux naturels de débat et de dialogue au sein des universités et des établissements que le projet ne l’a fait pour sa préparation.

L’enjeu est majeur.

Nous devons absolument obtenir que l'utilisation, en recherche comme en formation, des financements IDEX soit définie, dialoguée et évaluée par la communauté scientifique toute entière et selon des modalités démocratiques : conseils de composantes, conseils de pôles, conseils académiques, conseils d’administration.

Sans débat, sans transparence, sans accrochage fort dans l’ensemble du terreau d'enseignement supérieur et de recherche publics du site grenoblois, l’IDEX fera le pire de l’évolution du site.

Dans un premier temps, la FSU demande des réunions extraordinaires des CAC (ou équivalents) de chaque établissement du périmètre de l'IDEX, où seront présentés et débattus les projets et les répartitions budgétaires correspondants aux moyens supplémentaires apportés par l'IDEX.

La FSU rappelle dès à présent qu'il est indispensable que toutes les activités et tous les personnels et étudiants des établissements universitaires de son périmètre bénéficient du financement IDEX, d'autant plus qu'aucun conseil n'a jamais été consulté en amont de la rédaction du projet sur les axes qui devraient en être les seuls bénéficiaires.

(*) Depuis le deuxième appel à projets, PIA2, existe aussi un « IDEX de 2ème classe », baptisé ISITE.

(**) Cette tribune dénonce « les iniquités que cela génère pour les "exclus" qui subissent la rigueur encore renforcée par la sacralisation des sommes dédiées aux PIA ».