On commence donc par un...

Retour vers le futur

Avant d'expliquer les enjeux et les marges de manœuvre de l'ACP du 10 décembre, il importe de prendre un peu de recul et de regarder quelques événements passés importants. L'ACP de demain sera la troisième du genre, il y en a donc eu deux avant, ainsi qu'une réunion informelle à propos de la construction du budget.

Première ACP, le 9 octobre 2015

Quatre points étaient inscrits à l'ordre du jour :

  1. Statuts (à voter)
  2. Présentation des organigrammes de l'UGA (sans vote)
  3. Débat d'orientation budgétaire (sans vote) et procédure interne de conception du budget (à voter)
  4. Présentation du projet IDEX (sans vote)

Un cinquième a été ajouté tardivement en point préliminaire pour préciser le fonctionnement de l'ACP, notamment les modalités de vote, le décret ministériel restant assez vague à ce sujet.

Voyons maintenant quelques uns de ces points plus en détail

Statuts

Un précédent billet expliquait le bourrage d'urne qui a été fait en séance pour faire passer ce vote. Suite à ce billet (repris en partie dans une dépêche AEF) et à une lettre que nous avions adressée à Mme la Rectrice, celle-ci nous a répondu dans une lettre :

[...]
Je souhaite vous indiquer mon étonnement quant aux illégalités invoquées.
[...]
je vous informe que j’ai décidé, en accord avec les trois présidents, de convoquer une nouvelle assemblée constitutive provisoire le 3 novembre 2015.
[...]

Ayant été présents en séance sous sa présidence lors de l'ACP, nous sommes un peu étonnés de son étonnement. Les faits nous semblaient clairs (et tellement gros que l'on n'a pas eu le réflexe de réagir en séance). Cela dit, Mme la Rectrice a pris, à notre sens, la bonne décision en organisant un nouveau vote car l'UGA a besoin d'une assise juridique solide pour commencer son existence.

Joris Benelle, nouveau DGS de l'UGA, explique dans la dépêche AEF ce qui s'est passé lors de cette séance par :

certaines procurations (3 sur 20) n’ont pas été bien comptabilisées pour le vote sur les statuts

Certes, c'est presque correct (le problème est que les trois procurations ont été comptabilisées à tort, pas qu'il en manque trois comme la formulation le laisse penser) mais peut-être un peu léger, non ?

Il convient de noter que les élu.e.s FSU ont reçu, outre des soutiens pour leur action, quelques remarques assez désagréables sur l'intérêt de publiciser ce qui s'est passé lors de cette première ACP, de la part de quelques collègues qui ne voyaient pas l'intérêt de remobiliser une centaine de personnes pour organiser un nouveau vote des statuts.

On touche pourtant là au cœur de ce que défend la FSU : la transparence dans les conseils et le respect des personnels à travers le respect de la démocratie. Si l'on admet que l'on peut faire n'importe quoi pour faire passer un vote (qui, certes, bloquerait le processus en cours s'il ne passait pas), quelles seraient alors les limites que l'on se pose ? Est-ce à dire que les conseils n'ont aucun rôle à jouer et que leurs membres doivent juste entériner les décisions proposées ? Parce qu'accepter ce bourrage d'urne, c'est nier le rôle des membres de l'ACP.

Alors oui, bloquer le processus à ce point aurait pu être gênant. Mais on peut aussi se poser la question de savoir pourquoi il se révèle si difficile, contrairement à ce que prétendent les auto satisfecits continuels, de faire voter ces statuts. De fait, la FSU s'est abstenue. Comme expliqué en séance, notre principale objection à l'approbation de ces statuts, c'est que de nombreux points sont relégués au règlement intérieur dont la rédaction n'a toujours pas commencé à ce jour, et ce, malgré nos demandes répétées en ce sens au sein des conseils des trois universités. Et ce ne sont pas des points mineurs. Il s'agit, par exemple, de l'organisation de la recherche à l'UGA, c'est-à-dire l'une de nos missions principales. On trouve dans les statuts :

[...] [L'UGA] partage ces activités [de recherche, innovation et valorisation] [...] dans le cadre des six pôles de recherche de la COMUE [...] À ce jour, les missions et la gouvernance de ces pôles, composantes de la COMUE UGA, sont décrites dans le règlement intérieur de ceux-ci.

Le règlement intérieur de l’UGA précisera les modalités de mise en œuvre des compétences du conseil d’administration et du conseil académique définies par la loi, notamment au regard des propositions d’orientation de la politique de recherche émanant des pôles de recherche et de la COMUE.

Les statuts ne décrivent pas comment la recherche sera gérée à l'UGA (qui décide de quoi) mais fait référence :

  1. au règlement intérieur de l'UGA dont la rédaction n'a toujours pas débuté
  2. au règlement intérieur de la COMUE, dont la partie sur la gouvernance des pôles est en train, plus d'un mois après le vote des statuts de l'UGA, d'être réécrite en profondeur sous l'impulsion principale d'élu.e.s FSU...

Comme l'ont dit et répété les élu.e.s FSU, nous avons toujours appelé à un rassemblement/fusion des divers établissements d'enseignement supérieur de Grenoble, à condition que ce rapprochement implique tout le personnel, sur la base d'un projet tenant la route. Sur cet exemple des statuts, il faut savoir que les élu.e.s qui ont participé à leur rédaction (une dizaine sur l'ensemble des trois établissements concernés !) ont dû le faire en un mois (vers avril), avec quatre séances de travail communes uniquement et avec la demande explicite de Sébastien Bernard (qui dirigeait cette commission) de ne pas diffuser les documents de travail. On nous a donc empêchés de consulter largement le personnel (vous !) pour connaître son avis, ses propositions, et les améliorations qu'il pourrait suggérer.

Ce mode de fonctionnement en petits comités, constitués de personnes triées sur le volet (et encore, il s'agissait ici d'élu.e.s, ce n'est pas toujours le cas) et sans diffusion régulière du travail en cours est, là encore, quelque chose à laquelle la FSU s'oppose autant qu'elle le peut.

Débat d'orientation budgétaire (sans vote) et procédure interne de conception du budget (à voter)

On nous a assez vite fait comprendre que c'était principalement la partie "procédure interne de conception du budget" qui était importante. Les élu.e.s FSU sont intervenus pour signaler qu'il était essentiel que l'orientation budgétaire soit débattue collectivement. Même si les prochains conseils établiront leur propre politique, même si le budget prévisionnel évitera autant que possible d'imposer une direction politique à la prochaine équipe, certaines décisions sont quand même politiques au plein sens du terme et doivent, en tant que telles et du point de vue de la FSU, être débattues en conseil. Et ce, d'autant plus que les documents fournis montrent déjà des points problématiques. Par exemple, le coût de la fusion est loin d'être financé par le ministère (il faudra ponctionner lourdement les fonds propres des trois universités), de même que le financement du GVT...

En théorie (voire plus bas), on nous a annoncé que le budget 2016 serait préparé par reconduction des budgets 2015 (en ce qui concerne le financement récurrent des labos et des composantes).

Tout ce que nous avons pu obtenir, c'est l'inscription, dans le calendrier de conception du budget, d'une réunion préparatoire du budget qui a finalement été programmée le 20 novembre 2015 (voir plus bas) où le débat d'orientation budgétaire pourrait avoir lieu. Il est important d'avoir ces discussions en amont car, le jour où le vote du budget est inscrit à l'ordre du jour, l'argument "c'est trop tard pour faire des modifications, il faut voter le budget aujourd'hui sous peine de conséquences catastrophiques" amène malheureusement nombre de nos collègues au CA à voter sans discussion. Et on se retrouve à approuver un budget problématique pour l'établissement.

Présentation du projet IDEX (sans vote)

Ici, nous avons eu droit à une présentation orale des grands principes du projet Idex qui devait être resoumis. Mais impossible d'obtenir le document en cours d'élaboration. À la demande écrite préalable à l'ACP d'avoir le document, même incomplet, il a été répondu :

Nous prenons note de votre remarque. Effectivement, ce document n'est pas prêt à ce jour.

Oui, il n'est pas prêt. Oui. Mais quand même, à quelques jours du dépôt, il n'est pas vide ce document ! C'est quand même un projet qui engage le site entier, et lourdement, non ? Et pourtant les élu.e.s des CA des établissements concernés ne peuvent pas consulter les versions en cours d'élaboration préalablement au dépôt final ? Ce fut déjà le cas pour la première version de cet appel d'offre : les membres des CA avaient eu connaissance du document après son envoi au ministère. Et certains points ont été de vraies surprises.

Les statuts de l'UGA ont été rédigés en petit comité fermé d'élu.e.s du CA. Ici, le projet Idex a été élaboré en petit comité de personnes sélectionnées par les équipes politiques en place sans que les élu.e.s aient eu la possibilité de discuter du contenu précis de ce projet préalablement à son envoi. Et l'on s'étonne après ça que le personnel ne soit pas toujours enthousiasmé par ce qu'on lui impose de la sorte !

Après des demandes insistantes des élu.e.s FSU, on a quand même obtenu la promesse par Patrick Lévy, président de l'UJF, de la transmission de la version presque définitive du projet Idex un ou deux jours avant son envoi au ministère prévu pour le 22 octobre 2015. Il a été également été acté qu'un point de la prochaine ACP (convoquée à une date postérieure à l'envoi au ministère) serait dédié à une discussion du projet Idex.

Deuxième ACP, le 3 novembre 2015

L'ordre du jour de cette ACP, convoquée en priorité pour revoter les statuts, comportait donc deux points :

  1. vote des statuts
  2. présentation du projet Idex

La FSU a alors demandé, et obtenu, que soit ajoutée l'approbation du compte-rendu de la première ACP.

Approbation du CR de la première ACP

Nous étions curieux de voir comment serait relaté le vote initial des statuts. Nous n'avons pas été déçus. Le compte-rendu préparé sous la supervision de Mme la Rectrice disait juste :

Après un décompte des voix en deux temps, les statuts de l'université Grenoble Alpes sont adoptés par l'assemblée constitutive provisoire à la majorité absolue de ses membres en exercice (59 voix : 42 pour, 2 contre, 15 abstentions)

Nous avons demandé et obtenu en séance la rectification suivante :

Après un premier scrutin ayant donné lieu à décompte séparé des votes présentiels et par procuration, et après proclamation du résultat agrégé en termes de voix (39 pour, 15 abstentions, 2 contre) mais non en termes d’adoption ou de rejet des statuts (de facto rejetés à ce stade) l’étude du point 3 de l’ordre du jour a débuté. Un vote complémentaire concernant 3 procurations annoncées comme oubliées a été organisé. Le nouveau décompte des voix a alors été annoncé (42 pour, 2 contre, 15 abstentions)

Cela nous semble beaucoup plus conforme à ce qui s'est passé (personne ne s'est opposé à la modification) et rend plus compréhensible à une personne absente de l'ACP du 9 octobre la raison du nouveau vote des statuts.

Statuts

Les divers présents, dont les élu.e.s FSU, ont à nouveau fait entendre leurs remarques. La FSU a particulièrement insisté sur la forme (écriture en un mois en groupe fermé) et le fond (référence à des documents non écrits), comme précédemment. Il s'avère que les statuts ont été votés à une voix près (42 pour, ce qui était le minimum pour un vote à la majorité absolue). Ces statuts n'ont donc pas eu un large vote d'adhésion, et ceci bien que l'équipe dirigeante savait après le précédent vote qu'il lui fallait trouver le maximum de soutiens (et avait visiblement agi en conséquence).

Présentation du dossier Idex

Contrairement à ce qui avait été promis par Patrick Lévy lors de l'ACP précédente, les membres du CA n'ont pas eu connaissance du projet Idex avant sa soumission, même sous une forme non finalisée.

Pour cette ACP, les membres ont reçu comme document préparatoire un rapport intitulé "Selection phase, Delta document" qui pointe les différences entre la précédente soumission et celle-ci. Le document complet n'a pas été fourni à cette occasion, mais certains membres (dépendant de leur établissement d'origine) l'ont eu. Là encore, la transmission d'information a donc été loin d'être parfaite. Et tous ces documents étaient en anglais, ce qui a gêné un nombre certain de membres des CA.

Pour marquer l'argument, une administratrice FSU avait préparé quelques questions qu'elle a posées en anglais. Le compte rendu qui doit être approuvé le 10 décembre ne contient plus de référence à la langue de cette intervention pour l'instant.

Pour finir sur l'aspect langage, Patrick Lévy a annoncé qu'une version française serait produite avant le 22 novembre 2015. Si elle existe, cette version n'a cependant toujours pas été diffusée ni aux membres des conseils, et encore moins au personnel.

Le dossier Idex mériterait bien d'autres considération mais, ce billet étant déjà long, il ne sera pas plus développé ici sauf sur un point qui aura son importance par la suite : l'Idex n'est pas une manne financière. En effet, l'Idex flèche (impose) des financements d'actions spécifiques mais seul un quart du financement est apporté par l'état. C'est aux partenaires de trouver les trois-quarts manquants et, de fait, d'utiliser ces montants pour des actions de l'Idex (et pas pour d'autres opérations/actions qui ne seraient pas incluses dans l'Idex). Il conviendra de bien vérifier que l'UGA sera bénéficiaire dans cette opération, autrement dit qu'elle récupérera plus de financements qu'elle n'en mettra sur la table.

Réunion du 20 novembre 2015

Organisation de la réunion

Cette réunion avait été réclamée lors de la première ACP pour discuter des orientations budgétaires avant que le budget ne soit bouclé. Finalement, le 15 novembre, nous avons reçu ces précisions :

Les objectifs de cette réunion sont doubles. D'une part, permettre aux membres de l'ACP d'avoir une meilleure connaissance des mécanismes budgétaires d'un établissement universitaire et, d'autre part, donner des éléments sur le budget 2016 de l'UGA. Par ailleurs les documents budgétaires faisant l'objet d'une procédure de contrôle et validation par Madame le Recteur deux semaines avant leur présentation en ACP, il ne sera pas possible de transmettre ces documents avant le 2 décembre 2015.

Donc, non seulement il ne s'agit au final que d'une réunion d'information (aucun débat d'orientation) mais en plus nous apprenons que les documents budgétaires ne seront diffusés que le 2 décembre. Il y aura moins d'une semaine pour prendre connaissance de tout le dossier !

Les élu.e.s FSU ont alors demandé un calendrier précis. Plus exactement, nous avons fourni et demandé de compléter/corriger le calendrier suivant :

  • XX/XX envoi des documents préparatoires aux membres des CA pour discussion
  • 20/11 réunion pour discuter du budget
  • XX/XX envoi des documents définitifs à Madame le Recteur *et* aux membres des CA (documents non contrôlés ni validés à ce stade)
  • 2/12 envoi des documents validés par Madame le Recteur aux membres des CA (ce seront probablement les mêmes que les précédents, sinon on verra clairement les modifications demandées par le rectorat)
  • 10/12 vote du budget en ACP

Réponse obtenue :

  • 18/11 envoi des premiers documents budgétaires 2016 supports de la réunion du 20/11 (présentés au COPIL du 12/11 et au rectorat le 16/11)
  • 20/11 réunion de pré examen du budget UGA 2016 (informations, échanges, explications)
  • 24/11 présentation du budget à Madame le Recteur *
  • 25/11 envoi des documents définitifs à Madame le Recteur *
  • 2/12 envoi des documents validés par Madame le Recteur aux membres des CA
  • 10/12 vote du budget en ACP

Et, de fait, nous n'avons pas eu connaissance des documents envoyés au rectorat le 24 ou 25 novembre.

Par contre, nous avons effectivement eu quelques éléments budgétaires dans les documents du 18 novembre (discutés ci-après) et les explications données sur le format des documents lors de la réunion du 20 novembre ont été très intéressantes.

Néanmoins, au total, les discussions politiques sur le budget n'ont pas eu lieu. Et cela est très problématique, au moins dans le cas d'une composante : l'ESPE (nous manquons de données pour savoir si d'autres composantes souffrent des mêmes problèmes).

Points délicats découverts dans les documents préparatoires du budget

Les prélèvements arbitraires sur les fonds de roulement refusés par les CA de Stendhal et de l'UPMF ont été actés par Mme la Rectrice dans le budget provisoire de l'UGA !

L'UGA est déficitaire les premières années mais devrait revenir assez rapidement à l'équilibre (avec cependant des hypothèses assez fortes comme le maintien du niveau de financement de l'état ce qui n'a pas été le cas ces dernières années). L'année 2016 est assez fortement déficitaire, surtout en raison du financement de la fusion. Une partie du surcoût est ponctuel (renfort temporaire en personnel pour faire la fusion, etc.) Une partie est récurrente. En particulier, il y a 1M€/an prévu pour l'alignement des primes. Sur ces 1M€/an, il y a environ un tiers pour aligner les primes du personnel BIATSS sur le mieux disant (alignement en fonction des grades, soit quelques euros par agent en moyenne), un tiers pour les contractuels (très bien aussi, le régime intéressant de Stendhal est étendu aux agents de l'UJF et de l'UPMF) et un tiers pour des primes de fonction concernant environ 200 agents de catégorie A. Cela fait donc environ 1500€ / an supplémentaires en moyenne pour chacun de ces 200 agents : est-ce vraiment raisonnable ? Pourquoi les primes classiques, négociées, ne suffisent pas ?

Dans les tableaux fournis, l'un présente les recettes et les dépenses par composante. Normalement, cela devrait correspondre à ce qui est voté comme budget de composante dans leur conseil. Or, ce n'était pas le cas pour au moins deux composantes (nous n'avons pas eu l'occasion de vérifier pour toutes) : l'ESPE et Phitem. Pour Phitem, le volume global dans le budget de l'établissement est sensiblement le même que ce qui a été voté en conseil d'UFR mais la répartition est un peu différente et les totaux pas complètement similaires. Il se pourrait que ce ne soit qu'un problème de définition de périmètre mais c'est à confirmer. Pour l'ESPE, le budget établissement ne reflétait absolument pas ce qui était discuté à l'ESPE. Voir le point suivant pour plus de détails.

Problème budgétaire avec l'ESPE

L'ESPE est une composante (de l'UJF pour l'instant) en difficulté de par ses nombreuses nouvelles missions tout juste redéfinies, ses nombreuses interactions avec les autres universités (avant la fusion) mais aussi avec le rectorat, le format particulier de la formation (en alternance pour la plupart des M2 mais pas tous), la perte de nombreux postes (BIATSS et EC) depuis quelques années... Là encore, un autre billet serait nécessaire pour informer en détail de la situation de l'ESPE.

Dans ce billet, nous voulons insister sur un aspect strictement budgétaire. Comme annoncé lors de la première ACP et comme rappelé dans les documents pour la réunion du 20 novembre, le nouveau budget est censé être une reconduction du précédent avec ajustement en cas de modification du périmètre des dépenses/recettes. Or, pour l'ESPE, c'est loin d'être le cas.

La FSU vient d'interpeller l'administrateur provisoire avec (entre autres) les questions suivantes à propos de la prochaine ACP :

  • Pour le point budget 2016, nous souhaitons avoir le tableau des dépenses et ressources propres par type de structure. Ce tableau nous a été présenté lors de la réunion préparatoire du 20/11/2015 (juste après le "tableau 2 Autorisations budgétaires"). Ce tableau devait être corrigé, au moins pour l'ESPE. En effet, en séance, suite à notre question sur ces montants, en particulier pour l'ESPE, Joris Benelle nous a assuré que Patrick Lévy devait répondre dans les heures suivantes favorablement à la directrice de l'ESPE qui demandait que les nouvelles charges de ménage imposées à l'ESPE avec les marchés de 100k€ soient intégrées à sa dotation.

De fait, la directrice de l'ESPE a bien reçu une réponse dans la soirée (réponse que nous ne connaissons pas) mais, la semaine suivante, l'ESPE a voté un budget déficitaire de 100k€ correspondant à ces nouvelles charges imposées non financées (i.e. la directrice n'a pas eu la notification budgétaire nécessaire pour augmenter sa dotation et proposer un budget équilibré). Il nous semble par d'ailleurs que l'ESPE n'est pas la seule composante à avoir voté un budget déficitaire (autrement dit, des directeurs de composante estiment ne pas avoir les ressources nécessaires suffisantes pour assurer leur mission). Nous souhaitons donc voir le tableau des dépenses et ressources propres par type de structure afin de savoir comment les budgets des composantes (surtout celles déficitaires) ont été intégrés dans le budget UGA : est-ce que l'UGA a finalement augmenté sa dotation ? Est-ce que le budget de la composante a été tronqué (auquel cas, le budget présenté ne serait pas réellement sincère : la composante n'estimerait pas pouvoir accomplir toutes ses missions l'an prochain avec les ressources allouées) ? Autres ?

  • Toujours pour le point 2 (budget 2016) et toujours lors de la réunion du 20/11/2015, on nous a expliqué que le budget 2016 était construit, à périmètre égal, comme une reconduction du budget 2015. On nous a expliqué que, pour permettre des ajustements, seuls 90% de la dotation étaient budgétisés mais que, au moins pour l'UJF, c'est ce qui était fait antérieurement. Donc, à périmètre égal, le budget prévisionnel 2016 des composantes UJF devrait être le même que celui de 2015.

Or, pour l'ESPE (au moins), le budget 2016 ouvert correspond à 90% du budget total 2016 qui est égal au budget ouvert 2015 qui correspondait à 90% du budget total 2015. On observe donc ici une baisse de 10% du budget prévisionnel (à périmètre égal, c'est-à-dire sans prendre en compte les 100 k€ évoqué précédemment) En 2015, l'année devrait être bouclée à l'ESPE avec uniquement les 90% du budget prévisionnel qui ont été ouverts. En 2016, il ne sera pas possible pour l'ESPE de finir son année sans l'ouverture des 10% restants (toujours sans parler du problème des 100 k€). Nous espérons donc recevoir des réponses claires sur l'évolution des budgets prévisionnels des composantes, en particulier de celui de l'ESPE, puisque la règle annoncée (reconduction des budgets) ne semble pas appliquée partout.

  • Enfin, en lien avec la question précédente, on nous a dit lors de la réunion du 20/11 que seuls 90% de la dotation étaient utilisés dans ces budgets initiaux afin de laisser une marge de manœuvre à la prochaine équipe (normal). Cependant, il semblerait que les (des ?) laboratoires de recherche aient reçu comme consigne de préparer leur budget en tenant compte de 100% de la dotation. Est-ce le cas ? Si oui, pourquoi cette différence entre les laboratoires et les UFR ?

Les questions ont été envoyées lundi soir (après un week-end passé à étudier les documents). Nous avons obtenu hier soir des réponses qui ne sont absolument pas satisfaisantes. Elles feront l'objet d'un prochain billet sans doute avec le compte rendu de l'ACP suivante.

ACP du 10 décembre 2015

Un ordre du jour chargé

14 points sont à l'ordre du jour de cette dernière ACP prévue de 14h30 à 18h (3h30 pour 14 points, soit 15min par point en moyenne !). Si certains seront probablement vite traités, d'autres vont probablement durer (bien) plus longtemps. Voici cet ordre du jour pléthorique :

  1. PV de l'ACP du 3 novembre 2015
  2. Budget prévisionnel UGA 2016
  3. Campagne emplois Enseignants-chercheurs
  4. Campagne d'emploi 2015 BIATSS
  5. Régime indemnitaire des personnels BIATSS
  6. Règlement gestion contractuels BIATSS et Enseignants
  7. Impact des congés légaux sur le service des enseignants
  8. PEDR : Critères, barème et recours à l'instance nationale
  9. Contingents CRCT
  10. Critères d'avancement de grade des enseignants chercheurs phase locale
  11. Taux de rémunération emplois étudiants
  12. Tarifs 2016 de mise à disposition de locaux
  13. Tarifs de remboursement de frais de missions
  14. Prestation d'action sociale à destination des personnels 2016

Ce que feront les élu.e.s FSU lors de cette ACP

Comme bien souvent dans les conseils centraux, il est trop tard pour modifier profondément ce qui est présenté. Parfois des aménagements sont possibles. Souvent l'argument "il faut voter ce point sinon l'établissement sera paralysé" est entendu par suffisamment de collègues pour que des aspects non admissibles soient finalement votés. Parfois, personne n'a suffisamment travaillé/creusé les dossiers en amont pour soulever à temps les problèmes. Parfois il est possible de faire reporter le point quand le dossier apparaît vraiment insuffisamment préparé.

Pour cette ACP, le point central est tout de même le budget. La FSU entend bien avoir les réponses précises aux questions qui ont été citées ci-dessus. Et les élu.e.s FSU ne voteront le budget que si nous sommes convaincu.e.s qu'il permet de faire fonctionner l'établissement dans de bonnes conditions. Face à une augmentation des effectifs étudiants, à une diminution de la dotation de l'état et une non compensation du GVT par l'état, il est évident que nous devrons refuser ce budget dans le cadre du maintien de toutes nos missions (recherche, formation, ...). L'accepter serait accepter d'augmenter encore et toujours la charge de travail des personnels face au désengagement de l'état. Même le président de l'UJF a admis lors d'un des derniers CA que l'université ne pourrait pas continuer longtemps à assurer toutes ses missions si le désengagement de l'état se poursuivait à ce rythme. À la FSU, nous pensons que c'est déjà le cas. L'augmentation des interventions du CHSCT, les difficultés croissantes à trouver des volontaires pour les charges d'encadrement (filière, direction, responsable de site, ...), très consommatrices de temps et peu reconnues, les groupes de TD/TP plus nombreux que les capacités des salles (on ne parle même plus de pédagogies efficaces ici, simplement de surfaces au sol disponibles pour entasser les étudiant.e.s...), etc. sont symptomatiques pour nous de problèmes déjà présents dans l'université.

La FSU interviendra aussi sur les autres points, bien évidemment.

Pour la suite

La FSU, à travers ses élu.e.s, continuera à vous informer autant que possible de l'activité des différents conseils. Si vous avez suivi les élections, vous aurez remarqué que la FSU a malheureusement moins d'élu.e.s lors de cette mandature. Il ne nous sera donc pas possible d'accomplir le même travail que précédemment. Cela dit, n'hésitez pas à nous contacter si vous voulez participer. L'UGA sera aussi, sera d'abord, ce que vous en ferez...