Certes, il ne s'agit pas stricto sensu de licenciements, mais de la non-reconduction de contrats à durée déterminée (CDD)... Mais pourquoi une telle précipitation à ne pas reconduire ces CDD ?

Une partie de la réponse est sans doute que la loi prévoit, lorsqu'un agent contractuel est recruté pour répondre à un besoin permanent et qu’il atteint l’ancienneté de six années de services publics effectifs, que son contrat se transforme en contrat à durée indéterminée.

S'en débarrasser au bout de quatre ans permet donc d'échapper à cette obligation légale alors que les besoins permanents subsistent et que, selon les directives mêmes du ministère : « il appartient aux administrations de repérer suffisamment à l’avance les agents dont l’ancienneté se rapproche des six années requises, afin de les positionner, dans la mesure du possible, sur des emplois répondant à des besoins permanents. » La lettre du ministre du 12 juin 2012 précise même : « ce travail d’anticipation des situations est indispensable pour accompagner de manière efficace la transformation des contrats en CDI » !

Une autre partie de la réponse tient aussi peut-être aux projets de restructurations du site : il s’agirait de « s’alléger » en personnels dans la perspective de la création de la COMUE, strate bureaucratique supplémentaire dont le coût de fonctionnement sera élevé, et de la fusion des trois universités dont on attend des mutualisations.

Pour nous, de telles mises au chômage sont inadmissibles.

Les élus FSU de plusieurs conseils ont interrogé la présidence de l'UJF à propos de cette situation. Le président affirme avoir connaissance de 98 cas et déclare qu'il faut les examiner. Assurément... mais :

  • Qu’est-ce qui aujourd’hui justifie le non renouvellement de ces contrats alors que les besoins sont toujours là ? Comment les composantes et services pourront-ils fonctionner sans nos collègues ?
  • Quelles dispositions la direction de l’UJF a-t-elle prises pour que les personnes concernées puissent bénéficier d’une formation, afin qu’elles soient en mesure de passer les concours administratifs correspondant à leur poste ?
  • De nombreux agents de l'UJF dans cette situation n'ont à ce jour eu aucune proposition de formation. Comment un service public comme une université peut-il se permettre de manquer ainsi à ses obligations ?

Pour nous, de telles pratiques sont inadmissibles.

Des collègues qui travaillent tous les jours à nos côtés sont sur le point d'être utilisés comme variable d'ajustement.

Pourtant, lors du vote du budget, les élus FSU au CA ont alerté le président de l'UJF sur les conséquences concrètes des difficultés budgétaires que l'UJF doit affronter, en grande partie du fait d'engagements du ministère que celui-ci refuse ensuite d'honorer (budget en déficit de 1,5 millions depuis deux ans). Ainsi, nous avions proposé que le CA ne vote pas le budget 2014, afin que le président de l'UJF puisse renégocier ce dernier auprès de la tutelle. Cette proposition n'a pas été suivie, ni reprise par le président.

La conséquence est aujourd'hui devant nous : dans le but de faire des économies (par ailleurs relatives, puisque l'UJF, en tant qu’employeur principal, sera amené à payer les prestations de retour à l'emploi pour ces agents, et ceci pour combien d'années ?), et alors que le personnel BIATSS est plus indispensable que jamais au fonctionnement de notre université, 98 de nos collègues risquent d'être purement et simplement mis à la porte.

Nous élus FSU demandons solennellement à l'équipe présidentielle de l'UJF de réagir promptement et fortement à cette situation qui prend d'ores et déjà les aspects d'une catastrophe sociale et administrative : nous demandons le renouvellement de ces contrats et le maintien de nos collègues à leurs postes.