La FSU à l'Université de Grenoble

Pouvons-nous encore nous exprimer sur la Palestine ?

Pouvons-nous encore nous exprimer sur la Palestine ?

 

Nous dénonçons l’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe » et l’action du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Espace (ESRE). 

Le ministre de l’ESRE foule aux pieds la liberté académique, entrave le travail des scientifiques et confond le débat scientifique avec le débat d’opinions. La FSU, le SNESUP-FSU et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ont déposé un référé contre cette annulation. Du fait de l’accueil de ce colloque dans un autre site, le tribunal administratif a rejeté la demande, mais sur le fond, le problème demeure : la liberté académique doit être respectée !

Le SNESUP-FSU, avec l’intersyndicale, dénonce l’intervention du ministre qui a débouché sur cette annulation scandaleuse. Cette intervention présupposant un “parti pris” relève d’une politique plus générale qui vise à museler toute expression sur la Palestine et Israël, jusqu’à vouloir interdire l’expression publique de chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses sur ce sujet. Nous ne reculerons pas face aux intimidations ou aux pressions de toute sorte.

La liberté académique est indispensable à l’accomplissement du travail scientifique et une impérieuse nécessité en démocratie. Le SNESUP-FSU dénonce la gravité de cette attaque sans précédent et exige le respect et la défense de la liberté académique par les garants de nos institutions. Sans liberté académique, la quête de vérité recule, l’obscurantisme gagne du terrain et sert de marchepied aux idées réactionnaires. Le SNESUP-FSU, avec l’intersyndicale de l’ESR (voir l'appel ci-dessous), appelle toutes celles et tous ceux qui ont à cœur de défendre la liberté académique à se rassembler le 18 novembre à 17h devant le ministère à Paris et devant les rectorats à l’initiative des intersyndicales locales.

Consulter :
  • la lettre flash du SNESUP-FSU "Monsieur le ministre, respectez l’Université et la parole de l’État !" (voir ici).
  • le communiqué du SNESUP-FSU: " Le Colloque « la Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines » doit impérativement se tenir" (voir ici).
  • Le communiqué de l'intersyndicale de l'ESR: "Pour la défense des libertés académiques : le colloque « la Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines » se tiendra !" (voir ici). 

Le colloque s'est finalement tenu en ligne et il a été largement suivi. Il est disponible en vidéo à l'adresse suivante: https://carep-paris.org/

 

A l’UGA, la FSU dénonce le rejet par le Conseil d’Administration de la demande du CAC du 19 juin 2025 sur les collaborations avec les universités Israéliennes. 

Le Conseil Académique (CAC) de l'UGA du 19 juin a voté une motion demandant la suspension des contrats de collaboration avec des institutions de pays ne respectant pas la légalité internationale et suspectés de commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Cette motion, très largement adoptée par le conseil académique (une voix contre), demandait au Conseil d'Administration (CA) de l'UGA, la suspension immédiate de tout contrat de collaboration avec Israël comme cela a été fait avec la Russie (voir ci-dessous).

Le conseil d'administration du 3 juillet 2025 s'est prononcé contre (par voie électronique).

Nous dénonçons l'action du président (qui a appelé à voter contre alors qu'il s'était engagé à suivre les avis du conseil académique) et l'usage du vote électronique (nous sommes opposés à la consultation des instances par voie électronique, hors situation exceptionnelle), mais nous considérons que la responsabilité de ce rejet revient bien sûr à tous les administrateurs qui ont voté contre, et en particulier aux listes qui ont retourné leurs votes entre le CAC du 19 juin et le CA du 3 juillet. 

Nous avons tenté d'organiser une réunion intersyndicale pour discuter de cette situation avec les autres organisations syndicales. Nous avons abordé cette question dans le cadre d’une rencontre entre la présidence et les organisations syndicales. Nous avons déposé un recours gracieux auprès de la présidence afin d’obtenir un nouveau vote qui se tiendrait en séance et non pas par voie électronique. Aucune de ces actions n’a pu aboutir à l’organisation d’un nouveau vote. Après le vote, le président nous a proposé de préparer ensemble une nouvelle motion sur le sujet, différente de celle du CAC, et dans laquelle toutes les universités ne seraient pas forcément ciblées de manière indiscriminée, mais nous avons refusé.

Comme le rappelle la chercheuse Maya Wind dans son ouvrage Towers of Ivory and Steel, les universités israéliennes sont étroitement liées au complexe militaro-industriel et participent au développement non seulement des technologies d’armement, mais aussi des doctrines, des justifications idéologiques et des moyens logistiques de l’expansion coloniale. Alors qu'Israël ne cesse de violer le cesser-le-feu et que la colonisation illégale continue en Cisjordanie, en violation du droit international, nous exigeons la rupture de tous les accords de coopération avec les universités israéliennes. Nous demandons la réalisation urgente d’un audit des liens entre nos établissements et les entreprises françaises de l’armement afin de faire cesser immédiatement toute collaboration avec celles qui collaborent avec Israël.

  • Lire l’appel du congrès du SNESUP-FSU "Pour une solidarité universitaire active avec la Palestine : rompre les complicités, défendre les droits, reconstruire l’avenir" (voir ici).
  • Lien vers le contenu de la motion du CAC du 19 juin 2025 (voir ici)
Erratum
Erratum: En juillet, le SNESUP-FSU a co-signé un peu vite ce communiqué sur le sujet. Nous souhaitons clarifier que nous n'avons pas d'éléments confirmant la moindre pression exercée sur les administrateurs. De même, nous pouvons difficilement pointer la responsabilité des extérieurs puisque le vote était anonyme (à notre demande). Concernant l'irrégularité supposée du vote organisé, nous n'avons pas de décision juridique dans ce sens et notre désaccord est davantage politique que juridique. Par contre, nous avons confirmation que certaines listes ont bien modifié leurs votes entre le CAC et le CA. Nous souhaitons aussi clarifier le fait que nous ne dénonçons pas le fait que le président ait refusé tout amendements en séance, le 3 juillet, puisque cela correspondait exactement au mandat de nos élu·es FSU : nous souhaitions éviter que le CA ne dénature la motion votée par le CAC.

Nous refusons l’austérité, l’augmentation des frais d’infrastructures et la politique d'appel à projet !

Nous refusons l’austérité, l’augmentation des frais d’infrastructures et la politique d'appel à projet !

 

Mobilisons-nous contre le budget 2026 et contre l’austérité :

Alors que le budget 2026 (en discussion à l'assemblée jusqu'à mi-décembre) prévoit d'accentuer l'austérité, y compris dans les services publics, la FSU, la CGT et Solidaires appellent à la mobilisation contre l’austérité et pour nos salaires le 2 décembre ! Dès maintenant, préparons-nous pour faire de cette journée une réponse puissante aux attaques d'E. Macron et de son gouvernement.

Nous refusons l’austérité à l’UGA et l’augmentation des frais d’infrastructures :

A l'UGA aussi l'austérité se renforce, avec une baisse de budget envisagée de 2.6 M€, qui s’ajoutent aux mesures d’économies déjà en œuvre dans la « trajectoire financière ». Ces mesures d’économies ne sont pas acceptables et pourraient être encore durcies si le budget de l’Etat actuellement discuté à l’assemblée nationale était voté.

Début octobre, la présidence annonçait aux laboratoires une augmentation des frais d’infrastructure, qui devraient passer du simple au double en 3 ans. Cette mesure sert à récupérer de l’argent pour « renflouer » le budget de l’UGA et elle pénalisera fortement les laboratoires. La FSU, comme d’autres organisations, ont manifesté leur totale opposition à cette augmentation des frais d’infrastructure lors de la Commission Recherche du 6 novembre. Nous exigeons l’abandon de cette mesure. Nous appelons les collègues à faire voter des motions s’y opposant dans les conseils de laboratoires et à nous les transmettre. La FSU votera contre tout budget intégrant cette mesure lors du conseil d’administration de l’UGA et nous appelons les autres listes à en faire de même.

Stop à la politique d’appels à projet :

Pour permettre aux laboratoires de faire face à cette augmentation des frais d’infrastructure, la présidence propose de faire des prélèvements sur les contrats et incite les collègues à répondre à toujours plus d’appels à projets (AAP) !

Nous défendons tout l’inverse de cette politique ! Nous voulons que les laboratoires soient financés à hauteur des besoins via des crédits récurrents et nous voulons un arrêt de la politique « d’excellence » et des AAP.

Lors de la commission recherche du 6 novembre, la FSU a voté contre le cadrage de l’appel à projet CDP (Cross Disciplinary Program) car nous défendons une autre modalité de distribution des moyens de l'IDEX : Ces moyens doivent être intégrés dans l'enveloppe dédiée à la Recherche et leur répartition doit être discutée et votée par la commission recherche (en accord avec article 48 des statuts de l'UGA), sans passer par un processus d'appel à projet. Les orientations des politiques de recherche doivent être soumises à l'avis du Conseil Académique (conformément à l'article 51 des statuts de l'UGA). Nous demandons donc que le Conseil Académique soit saisi pour étudier le soutien de l'UGA aux programmes de recherche existants (jusque-là financés via CDP) et pour évaluer la pertinence de toute nouvelle orientation de la politique de recherche. Cette réorganisation du mode de financement devra impliquer le maintien des emplois (contractuels IDEX) et ceci quelques soient les orientations scientifiques choisies.

La commission recherche du 6 novembre a voté contre le cadrage de l’appel à projet CDP et l’administration n’a pas su nous dire les conséquences de ce vote. Nous appelons la présidence à ne pas lancer l’AAP CDP et à ouvrir une discussion large sur les modalités de distribution des moyens de l’IDEX, incluant tous les secteurs disciplinaires (SHS, STS, etc).

 

Protection sociale complémentaire (PSC).

La protection sociale complémentaire change et il est nécessaire de faire une démarche d’affiliation auprès de la MGEN, dans un délai de 21 jours à compter de la date de réception du premier message de la MGEN (normalement reçu le 23 octobre à l’UGA)

Pour en savoir plus retrouvez toutes les informations sur le site du SNESUP-FSU :

https://www.snesup.fr/protection-sociale-complementaire-psc

La FSU défend le « 100% sécu » et nous rappelons le contexte dans lequel a eu lieu la signature de l’accord sur la PSC dans ce communiqué : https://75.snuipp.fr/?PSC-une-signature-contrainte 

 

Le nouveau règlement intérieur de l'UGA : vers toujours plus de pouvoir au président au détriment de la collégialité et de la démocratie universitaire ?

Préambule

L'administration nous sollicite pour modifier substantiellement le règlement intérieur (RI) de l'UGA.
Celui-ci n'a pas (encore) été mis à jour suite à l'adoption des nouveaux statuts du grand établissement UGA en 2024. C'est problématique car :
  • des dispositions présentes dans les statuts de l’Établissement Public Expérimental UGA ont disparu, devant en théorie être transposées dans le RI de l'UGA. L’absence des ces dispositions handicape le fonctionnement démocratique des instances de l'UGA (voir ci-dessous).
  • des parties de l'ancien RI sont mal écrites, se référent à des constructions n'existant plus dans le nouvel établissement.
    
La réécriture du RI est donc un objectif que l'on ne peut que partager. Cependant, certains points du nouveau RI sont particulièrement problématiques et semblent dénoter une vision du fonctionnement de l'UGA qui n'est pas anodine.
 
Nous souhaitons alerter ici sur ces modifications qui nous semblent problématiques. Nous nous focalisons sur quatre points essentiels, sans prétendre être exhaustifs (tous les points problématiques ne sont pas mentionnés ici). Par ailleurs, nous ne décrirons donc pas toutes les modifications qui vont dans le bon sens, qui adaptent juste le RI aux statuts ou à la loi actuelle.
 
Nous rappelons également que la FSU est opposée au modèle de "grand établissement", tant celui-ci affaiblit la démocratie universitaire. Ce projet de règlement intérieur s'inscrit malheureusement dans cet élan, qui donne toujours plus de pouvoir aux présidents d'universités au détriment de la démocratie et de la collégialité. Un retour vers une université de droit commun ne sera possible qu'en modifiant substantiellement les statuts de l'université, nous ne revenons donc pas sur les modifications qui nous paraissent nécessaires dans le RI mais qui sont empêchées à ce stade, car incompatibles avec les statuts du Grand Établissement (transfert de compétences du CAC vers les CSPM etc.) Nous appelons bien sûr à une refonte des statuts de l'UGA, mais aujourd'hui seule la modification du RI est à l'ordre du jour. Nous y consacrons donc ce billet de blog.
 

Un affaiblissement du cadre réglementaire

Au delà des statuts et du règlement intérieur, l'UGA dispose d'un nombre incalculable de "chartes". Si la majorité de ces chartes ont pour objectif de faire une liste de "bonnes pratiques" (voir par exemple "la charte de bon usage des temps de travail"), d'autres ont pour rôle de fixer un cadre juridique comme par exemple la charte d'usage du système d'information (voir: https://intranet.univ-grenoble-alpes.fr/l-uga/structures-et-organisation-de-l-uga/statuts-et-reglements/ ). Ces dernières ont naturellement vocation à faire partie intégrante du RI de l'UGA (puisqu'elles le complètent en ajoutant des droits et devoirs aux personnels et étudiant.es) et sont actuellement en annexes du RI de l'UGA.
 
Dans la nouvelle version du RI, l'administration souhaite supprimer toutes ces chartes du RI, ce qui n'est pas sans conséquence. Sortir ces chartes du RI a pour effet :
  • de compliquer leur application en les revendiquant au tribunal administratif si les droits et devoirs ne sont pas appliqués par l'UGA
  • de permettre leur modification par des comités ad-hoc et/ou des majorités moins qualifiées que celle nécessaire pour adopter le RI alors que ces documents ont un impact sur le personnel et/ou les étudiants (la modification du RI nécessite une majorité absolue au CA, contrairement aux délibérations courantes, où une majorité simple suffit).
 
Nous demandons donc que les "chartes" créant des droits et/ou devoirs pour les personnels et les étudiant.e.s soient réintégrées dans le RI (par exemple sous forme d'annexes comme précédemment).
 
Par ailleurs, certaines commissions qui étaient définies précédemment dans le RI sont enlevées pour permettre aux instances qui les géraient de les faire évoluer "plus facilement". Il s'agit par exemple (liste non exhaustive) de la commission environnement social (CES), de la commission télétravail, de la commission d'imputabilité des accidents du travail, etc. Là encore, plusieurs problèmes sont soulevés :
  • un problème de temporalité : il est prévu que ces commissions disparaissent du RI pour être définies dans les RI des instances (CSAE, F3SCT, etc.) mais, alors que la disparition semble actée, ces RI spécifiques à chaque instance ne seront écrits que "dans un futur proche". Entre temps, ces commissions n'auront plus de bases légales. Par ailleurs, nous n'avons aucune certitude que ces commissions soient restaurées in fine ;
  • un problème de démocratie : ces commissions pourront être créées/modifiées/détruites avec des comités ad-hoc et/ou des majorités moins qualifiées que celle nécessaire pour adopter le RI, or ces commissions ont un fort impact sur les personnels et/ou les étudiant.e.s.
 
Nous demandons donc que les commissions du précédent RI ne disparaissent pas du RI avant que leur présence, leur fonctionnement et leurs règles de mise à jour ne soient clairement établis dans les RI des instances les gérant.
 

Une représentation des personnels bafouée

Dans la nouvelle version du RI, l'administration souhaite maintenir son dispositif d' "élection couplée" des membres des conseils de CSPM. Ainsi, les élections aux conseils de CSPM se font en même temps que les élections aux conseils d'UFR. Chaque liste au conseil d'UFR doit donc présenter une sous-liste de candidat.es au conseil de CSPM (en reprenant le même ordre). Ceci permet de garantir les équilibres entre les UFR composant chaque CSPM, cependant cela engendre plusieurs problèmes :
  • Cela ne permet pas de garantir la parité Femme/Homme au sein du conseil de CSPM, car la composition du conseil final dépend fortement de la manière dont sont faites les listes lors des élections (imaginons qu'il y ait 3 listes, classant toutes un homme en n°1 et que chaque liste obtient un siège à la CSPM: 3 hommes se retrouvent donc à siéger au conseil de CSPM).
  • Cela ne permet pas la représentation des personnels BIATSS affectés à la CSPM. Seuls les personnels BIATSS affectés aux UFRs sont éligibles et électeurs. Les personnels affectés à la CSPM ne peuvent donc ni voter ni être candidats au conseil de CSPM.
  • Cela complique la présence des organisations syndicales dans les conseils de CSPM.
 
Lors de la création de l'Université Intégrée en 2019, 3 UFRs ont souhaité n'être affectées à aucune CSPM et leur choix avait été entendu par l'administration de l'époque. Aujourd'hui, l'administration semble émettre le souhait que ces UFRs rejoignent chacune une CSPM de manière à ce que plus aucune UFR ne reste "seule". Le projet de RI prévoit une  disposition spécialement prévue dans le cas où il ne resterait plus qu'une UFR non rattachée à une CSPM, disant que la gestion des questions individuelles (carrières) des enseignant.es et enseignant.es-chercheur.es de cette UFR seraient alors gérées par "une composante académique", c'est à dire une CSPM à laquelle l'UFR en question n'appartiendrait pas puisqu'elle n'est membre d'aucune CSPM. Ceci rompt donc le principe disant que les questions individuelles sont gérées par des pairs que nous aurions élu.es. Les membres de l'UFR en question n'auront pas élu les membres du conseil de CSPM traitant leurs dossiers de carrière, ces derniers auront été élus par d'autres.
 
Nous remarquons aussi au passage qu'il n'y a aucune contrainte de parité concernant la direction des CSPM, le projet de RI se contentant de dire "L’équipe de direction doit viser autant que possible à assurer en son sein une représentation des deux genres.". Nous défendons, au contraire, le principe d'une alternance de genre obligatoire à chaque renouvellement de mandat de la direction: ainsi, après 4 ans de mandat assuré par un homme, seules des candidatures femmes seraient éligibles pour un nouveau mandat, et vice-versa. Nous rappelons que les directeurs des CSPM sont membres du directoire de l'UGA et que celui-ci est actuellement exclusivement masculin ! Nous sommes bien sûr ouverts à tout autre proposition visant à corriger ce problème !
                                        
 

Une dérive autoritaire

La FSU est attachée au respect des franchises universitaires. Seul le président d'université peut faire appel à la police sur le campus et ce droit est très encadré par la loi. En particulier, la loi indique que " [Le président] est responsable du maintien de l'ordre et peut faire appel à la force publique dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État" (article L712-2 du code de l'Education). Le mémo sur les compétences et les responsabilités des présidents d'universités (élaboré par France Université: voir ici https://franceuniversites.fr/wp-content/uploads/2016/09/guide-President-web-.pdf) fixe aussi les contours très stricts de l'appel aux forces de l'ordre sur nos campus. Ce n'est visiblement pas satisfaisant pour notre président qui souhaite remplacer la formulation présente dans le RI actuel "Le président ou la présidente de l’université peut faire appel à la force publique en cas de danger grave et imminent ou lorsque des circonstances ou des évènements exceptionnels portent atteinte à la sécurité des personnes et des biens. "  par "Le président ou la présidente de l’université est compétent pour prendre toute mesure utile pour assurer le maintien de l'ordre et, à ce titre, il ou elle peut faire appel à la force publique."
=> Il n'y a plus aucun cadre ! Le président peut faire appel à la force publique. POINT !
 
Dans l'article sur le "comportement", le RI actuel dispose que, notamment, les actes, écrits, images, attitudes ou propos ne doivent pas "porter atteinte à l'ordre public ou au bon fonctionnement de l’université". La nouvelle version ajoute "ou à l’image ou la réputation de l’université ". L'atteinte à l'image est une notion extrêmement vague et pourrait être utilisée contre toute personne ou organisation revendicative, qui dénoncerait la politique de l'UGA ou l'action de son président. Ce billet de blog par exemple, porte-t-il atteinte à l'image de l'UGA ? Si de nouvelles irrégularités ont lieu lors de futures élections, pourrons-nous encore les dénoncer sans être inquiétés ?
 
Dans l'article portant sur les Réunions et manifestations exceptionnelles, l'administration souhaite ajouter la phrase suivante: "Le président ou la présidente de l’université peut refuser une autorisation au vu d’un risque d’atteinte à l’ordre public, qu’il ou elle apprécie." Le risque d'atteinte à l'ordre public est apprécié en lien avec la préfecture. Pourquoi le président devrait-t-il être seul à tout décider ?
Un autre ajout concerne les éventuelles dégradations. Le projet d'article inverse la charge de la preuve et part du principe que l'organisateur d'un événement est responsable a priori des dégradations et qu'il lui appartiendra d'établir qu'il "n'est pas responsable des désordres". Ces dispositions ne vont-elles pas dissuader l'organisation de toutes réunions et manifestations exceptionnelles ?
 
 

Et si nous voulions ajouter un point à l'ordre du jour (ODJ) du CA... ?

... plus rien n'est prévu pour cela dans le nouveau projet de règlement intérieur (et rien non plus dans les nouveaux statuts de l'UGA) ! Avant le passage au Grand Établissement, il suffisait qu'un quart des élu.es du CA demande l'ajout d'un point à l'ODJ pour qu'il soit traité en séance. C'était une disposition voulue explicitement par les fondateurs de l'UGA. Aujourd'hui, aucune disposition n'est présente nulle part et l'administration nous répond, qu'à défaut de texte, il faut la majorité absolue des membres pour demander l'ajout d'un point à l'ODJ... Il va sans dire que les listes opposées au président n'ont pas la majorité absolue au CA (sans quoi le président ne serait pas président...). Cette "absence de disposition" dans le RI permet donc d'empêcher toute mise au débat de sujets apportés par l'opposition. Ce n'est pas notre vision de la démocratie ! À cette demande de restauration, on nous répond que cette disposition sera proposée dans la réécriture de la première partie du RI (qui s'applique aussi aux CAPM). Bien évidemment, il n'y a aucune certitude que les autres établissements acceptent, ni même que l'UGA elle-même cherchera à la faire passer. Qu'est-ce qui empêche de la mettre dès maintenant dans le RI (où elle était censé aller après sa disparition des statuts) si ce n'est une volonté de la faire disparaître? Et ce, d'autant que le président profite allégrement de cette disparition : il s'est opposé à des inscriptions à l'ordre du jour qui seraient passées avec cette disposition (en pratique, il aurait pu voter pour l'inscription à l'ordre du jour pour rétablir de-facto cette disposition).
 
La FSU est intervenue lors d'une réunion OS-présidence et lors du dernier CSAE pour faire modifier le projet de règlement intérieur. L'administration a pris note de nos remarques et nous attendons la version finale du texte qui sera soumise au vote lors de la séance du CA du 3 juillet. Mais la nouvelle version présentée ce vendredi 13 juin à la commission permanente du CA ne corrige toujours pas les problèmes dénoncés dans ce billet. Sans évolution notable sur les points évoqués dans ce billet de blog, la FSU votera contre le projet de RI et appellera toutes les listes à en faire de même. Nous appelons aussi à la mobilisation de tous les collègues et nous les alertons sur les dangers de ce projet de nouveau règlement intérieur.

Nos candidats aux élections 2024 des conseils de pôle de l'UGA

Pourquoi voter pour une liste FSU ? Les élections des 26 au 28 novembre prochains sont l'occasion pour la communauté de recherche de se doter de représentant·es engagé.es dans la défense des valeurs de service public, d’égalité et de justice sociale. Ces valeurs sont au cœur de notre engagement pour une recherche orientée vers le bien commun, résolument indépendante et accessible à toutes et tous.

Les enjeux du Conseil de Pôle Le conseil de pôle est la seule instance des pôles dont les membres sont élus par la communauté scientifique. Il occupe une position centrale dans la prise de décisions concernant la prospective des postes, la gestion des mobilités, les appels à projets et l'orientation stratégique en matière de politique scientifique. Le rôle des élu·es au conseil de pôle est crucial pour faire entendre la voix des personnels et défendre leurs intérêts, particulièrement dans un contexte de sous-financement chronique et de pressions croissantes sur les ressources et sur les orientations scientifiques

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La crise de gouvernance à l'UGA : que se passe-t-il, d'où vient-on, où va-t-on ?

Suite aux irrégularités dans les élections de novembre 2023 aux conseils centraux de l'UGA, qui ont conduit le tribunal administratif à annuler ces élections, le fonctionnement de l'établissement a été perturbé. La nomination d'un administrateur provisoire a permis de traiter les affaires courantes dans l'interim, mais certaines décisions (comme celles relatives aux COS pour les concours d'enseignants-chercheurs) restaient bloquées. De nouvelles élections, tenues au printemps 2024, ont permis à l'établissement de prendre certaines décisions (concours EC, etc.) mais d'autres prises de décisions sont encore bloquées.

Ce billet est structuré en trois parties :

  • la première explique comment les statuts organisent la mise en place de l'équipe exécutive de l'UGA ;
  • la deuxième explique le blocage institutionnel en cours à l'UGA ;
  • la troisième propose des pistes pour sortir de ce blocage et quelques réflexions sur leur degré de plausibilité.

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