Une chose est sûre: la situation financière à l’UGA comme ailleurs s’annonce très critique, avec le Glissement Vieillesse et Technicité (GVT) non compensé par le Ministère depuis des années, l’annulation de crédit publics décrétée par Bercy pour 2024, la ministre de l’ESR qui veut ponctionner la « manne financière » des universités et les augmentations du point d’indice et du prix de l’énergie partiellement compensées. Et dans ce contexte, le « choc de simplification » qui pourrait voir le CNRS ne pas renouveler les postes support pour laisser la gestion de ses unités aux universités ne peut vraiment pas nous rassurer … 

  • L’équipe Y. Lakhnech ne propose rien, si ce n’est de continuer jusqu’à 2028 sa « trajectoire financière » qui n’est rien d’autre qu’une politique d’austérité augmentant la précarité, tout en poursuivant une « politique d’excellence » inégalitaire multipliant les appels à projets. L’équipe Y. Lakhnech se vante de ne pas supprimer de postes et affirme que tous les départs sont remplacés, soit par l’ouverture de postes de titulaires (10% des postes) soit par l’ouverture de CDD (90%). Or, le nombre de CDD ("différés") s’accumule au fil des ans (selon les chiffres données par l'UGA, le taux de contractuels augmente de 23.6% en 2021 à 28.2% en 2028 sous l’effet de la « trajectoire budgétaire »). Questionnée lors d'une réunion de campagne, l'équipe Y. Lakhnech a répondu que ces 4.6% d'augmentation correspondent à "environ 150" postes (NB: ce qui nous semble sous-estimé) et qu'il suffira de prolonger la « trajectoire financière » quelques années encore après 2028 pour retrouver tous les postes. Cette réponse confirme notre analyse sur l'accumulation des "différés" d'année en année, mais nos estimations montrent qu'il faudrait prolonger cette politique de très nombreuses années pour que cela "fonctionne", car la pyramide des âges ne s'inversera pas tout de suite, car la réforme des retraites repousse l'âge de départ de nombreuses et nombreux collègues, et parce que la mise au concours de tous ces postes sera très étalée dans le temps. Pendant tout ce temps, les créations de postes resteront quasiment impossibles !

Étant données les perspectives de financement du gouvernement, tout laisse penser que les postes de titulaires remplacés par des contractuels, souvent précaires, ne seront pas tous reconduits et que l’UGA perdra un très grand nombre de postes… Or, il y a un manque criant de postes de titulaires, de toutes les catégories. Des "indicateurs" simples le démontrent : surcharge de travail dans les services, explosion des heures complémentaires et du nombre de vacataires, etc.

  • L’équipe K. Protassov partage nos inquiétudes sur la situation financière de l'UGA, mais elle ne propose pas de solution convaincante. Elle propose de faire appel à l’IGESR (l'inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche). Mais, l’IGESR a déjà inspecté la situation financière de l’UGA, sous le mandat de Y. Lakhnech, et nous connaissons le résultat ! La FSU s’est procuré le rapport grâce à la CADA. Elle l’a analysé et l’a rendu public. Ce rapport justifie purement et simplement le désengagement de l’État. Suite à ce rapport, le ministère a attribué à l'UGA une somme de 1.6 M€ « soclée » (= reconduite chaque année) qui est très en-dessous de ce dont l’UGA aurait besoin pour compenser le GVT. Le rapport de l'IGESR a nié que le GVT soit un problème et tacle l’UGA sur le fait qu’elle manque de ressources propres : il faudrait aller chercher plus de financement ailleurs…

On peut ainsi craindre que, quelle que soit l’équipe en place, la présidence en viendra à couper encore davantage dans la « masse salariale » (suppression des postes, appel à des CDD ou des vacataires, etc…).

Face à ces perspectives financières particulièrement sombres, la mobilisation collective est essentielle. Elle peut prendre plusieurs formes. D’abord, bien sûr, il faut se battre pour obtenir un financement de l’État à hauteur des besoins, dénoncer haut et fort une situation de plus en plus préoccupante, qui sape nos capacités de formation, use les personnels à tous les niveaux, défait les collectifs et mine les énergies. Mais, il faut aussi pouvoir peser par rapport à l’équipe présidence qui sera en place, pour réorienter les budgets des appels à projets tous azimuts (IDEX, MIAI, ...) vers des financements récurrents stables et pérennes, débattre avec l’ensemble des personnels de choix budgétaires permettant de mieux accompagner les équipes et d’amortir ces chocs inquiétants.

Face à la crise budgétaire, aux choix dramatiques de mise en danger des services publics universitaires et à une politique décidée par une équipe présidence sortante repliée sur elle-même, il faut redonner la place à la réflexion et à l’action collective. D’autres choix sont possibles! En votant pour la FSU, reprenez la parole et redevenez actrices et acteurs de votre université !

Notre profession de foi: Retrouvons le sens du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche !

Nous rencontrer: Lundi 8 avril 12h-14h Amphi 5 de la Galerie des Amphis (campus SMH).

Nos candidat.es: voir notre blog