Fidèle à son engagement, la FSU présente des candidat.e.s à ces élections dans une majorité des collèges (la complexité des règles de candidature ne nous a hélas pas permis d’être présents partout, comme nous l’aurions souhaité). Notre profession de foi détaille nos engagements pour ce nouveau mandat. Nous vous convions à deux réunions pour vous les présenter :
- jeudi 23 novembre, de 12h à 13h30, amphi 4
Galerie des Amphis PMF
- lundi 27 novembre, de 12h à 13h30, amphi Nord bâtiment A PhITEM.
 
Dans ce premier message de campagne, nous souhaitons revenir sur le bilan, que nous estimons très négatif, de la présidence actuelle, ainsi que notre propre bilan sur lequel vous pourrez vous appuyer pour déterminer votre vote.

Pourquoi considérons-nous que le bilan de la présidence actuelle et de son équipe est un mauvais bilan ?

Soyons clairs : on ne peut en aucun cas considérer que l’équipe en place n’a pas travaillé, ou pas travaillé assez, ni même qu’elle n’a pas considéré défendre utilement l’UGA dans les 4 années écoulées. Nous ne doutons pas de la bonne foi de nos collègues qui se sont engagé.e.s dans ce travail au sein de l’équipe présidence. Mais, nous pensons, plus que jamais, que les choix qui ont été faits ont été néfastes, portés par une vision que nous considérons délétère, contraire à nos convictions profondes sur ce que devrait être et faire une université, et qui nous semble conduire à un découragement de plus en plus massif de tous les personnels de l’UGA.
 
Ce découragement vient d’abord d’un fonctionnement de l’université de plus en plus managérial et autoritaire, ne consultant jamais les personnels sur les enjeux de fond, ne faisant jouer au CA aucun rôle stratégique mais le cantonnant – avec parfois l’appui d’autres syndicats – dans un rôle de chambre d’enregistrement, voire même affichant un certain mépris pour les élu.e.s en cas de désaccord. Les campagnes d’élection des conseils de l’UGA et à la présidence sont réduites à leur plus simple expression, ce qui est caractéristique de ce mépris du personnel : 7 jours seulement dans les deux cas (hors week-end et interruptions pédagogiques! Ceci ne permettra pas le véritable débat qui serait indispensable pour un exercice sain de la démocratie.
 
Ce découragement vient ensuite de l’écart de plus en plus grand entre le travail au quotidien des membres de l’UGA et la stratégie de la présidence, entre « excellence », appels à projets et politique d’austérité. La non compensation du GVT (Glissement-Vieillesse-Technicité) par le Ministère n’a pas fait l’objet de protestations résolues du président, elle a été au contraire accompagnée par une « trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire » qui organise la précarité avec des suppressions et gels de postes, et une fuite en avant dans la politique gouvernementale, en espérant des compensations financières qui en réalité ne compensent en rien les difficultés croissantes du travail quotidien. Le dernier avatar en est la marche forcée vers le grand établissement, menée sans aucune réelle prise en compte de l’avis des personnels.
 
Dans ce double contexte, de fonctionnement profondément managérial et de politique de fuite en avant dans la précarisation et les montages institutionnels parfois baroques (façon polie de dire bancal), certains éléments marquants doivent être repérés et signalés. Mentionnons-en deux. D’une part, les manquements récurrents à la déontologie suite à « l’affaire CDP 2016 » ont rythmé hélas le travail du CA, comme le montre cette collection d’articles sur le sujet. D’autre part, lors de deux grands mouvements nationaux concernant la LPPR en 2020 et le mouvement sur le projet de réforme des retraites, l’appel à la police sur le campus pour le contrôle de cartes d’étudiants ou lors de campagnes d’affichage nous a conduits à rappeler notre attachement aux franchises universitaires, garanties séculaires des libertés d’expression et de mobilisation au sein des universités.
 
Comment avons-nous conduit notre action syndicale au sein des conseils lors du mandat qui se termine ?
 
Dans ce contexte que nous considérons vraiment préoccupant, par la dégradation profonde des conditions de travail de tous les personnels de l’UGA, leur découragement souvent vif, le sentiment de perte de sens qui l’accompagne, nous considérons essentiel pour une fédération syndicale comme la nôtre, la FSU, de fournir aux personnels un point d’appui clair au sein des conseils centraux, pour les défendre, les informer, et si possible les mobiliser. Défendre, informer, mobiliser, nous semblent être les trois conditions indispensables pour ce qui nous semble l’enjeu majeur des moments à venir : rendre les personnels de l’UGA à nouveau acteurs et décideurs du fonctionnement de leur université, leur outil de travail.
 
Nous avons donc été constamment présents et actifs au sein du CA et du CAc (CR et CFVU), pour faire préciser les enjeux, analyser les textes, dénoncer les politiques qui nous semblaient néfastes et défendre l’intérêt des personnels et des étudiants, faire remonter chaque fois que possible les prises de position d’assemblées générales ou de conseils de composantes ou de pôles. Nous avons, chaque fois que cela nous semblait nécessaire, voté contre les propositions néfastes (notamment, sur les budgets, les suppressions et les gels de postes, le passage précipité au Grand Etablissement).
Nous avons agi avec une volonté constante de chercher à fédérer les représentants des personnels et des étudiants, au-delà même de l’alliance dans laquelle nous avons été élu.e.s en 2020 avec la CGT et l’UNEF. Nous avons, hélas, été peu soutenus par les autres forces syndicales, et nous avons notamment refusé – et dénoncé – les négociations bilatérales dans le bureau du président, qui nous semblent être le contraire même de ce que doit être la recherche d’une mobilisation et d’une association réelle des personnels au processus de prise de décision sur les enjeux essentiels.
 
Mentionnons ici deux actions qui nous semblent illustratives de ce que nous cherchons à construire avec les personnels dans notre établissement. D’une part, nous avons élaboré, patiemment et en interaction constante à la fois avec d’autres syndicats et avec de nombreux syndiqués et sympathisants interrogés pour l’occasion, un questionnaire détaillé visant à connaître l’avis des personnels sur le passage au Grand Etablissement. Ce questionnaire aurait permis de rentrer réellement dans cette « démocratie participative » qui nous semble essentielle. Il a été, le moment venu, littéralement piétiné par la présidence, malgré des engagements contraires lors de réunions préparatoires.
 
D’autre part, nous venons de lancer une campagne participative ambitieuse (que vous êtes invité.e à rejoindre) de recueil de données sur la « Qualité de l’air intérieur » dans les salles de cours et de réunion de l’UGA . En effet, à l’heure actuelle, dans de très nombreuses salles de l’UGA, la qualité de l’air intérieur ne respecte pas la loi (Code du Travail et Règlement Sanitaire Départemental de l’Isère). Cette campagne vise à caractériser précisément le problème, pour permettre de prendre les décisions indispensables pour protéger la santé des personnels de l’UGA et des étudiant.e.s, aujourd’hui mise en danger (car une mauvaise qualité de l’air intérieur favorise non seulement la contamination par voie aéroportée par des pathologies telles que la Covid-19 ou la grippe, mais aussi troubles psychomoteurs et cognitifs et maux de tête).
 
Quelques points clé de notre action à venir
 
Notre action se positionnera évidemment dans la continuité de notre fonctionnement actuel : défendre, informer, mobiliser, en cherchant des points d’accord lorsque cela est possible, mais toujours dans la transparence et dans le respect de notre vision du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous voulons mentionner pour finir, dans un souci de clarté, deux points importants de notre action dans les semaines à venir.
 
D’abord, dans le cadre de la continuation du processus électoral, il est clair que nous ne soutiendrons en aucun cas une reconduction de l’équipe actuelleet il doit donc être tout à fait clair que ne pas soutenir signifiera le moment venu, s’opposer à cette candidature. Nous ne savons pas encore quelles seront les candidatures en présence, et nous prenons acte notamment d’un travail sur « le devenir de l’université face aux enjeux socio-écologiques » qui nous semble important, sur lequel nous reviendrons dans un prochain message, et qui peut fournir des éléments de réflexion face aux éventuelles candidatures déposés. En tout état de cause, nous resterons le moment venu comme un syndicat d’action au service des personnels de l’UGA.
 
Ensuite, et pour finir, nous voulons alerter les personnels sur l’expérimentation, qui s’annonce, du « rapport Gillet ». Ce rapport nous semble illustrer à merveille tout ce dont nous ne voulons pas dans notre université : un renforcement de la politique autoritaire et managériale de l’ESR, une remise en cause profonde des statuts des enseignant.e.s – chercheur.e.s et des chercheur.e.s, une amplification de la politique « d’excellence » et de mise en concurrence des personnes et des équipes (voir analyse SNCS/SNESUP). Il nous apparaît extrêmement préoccupant dans ce contexte que le président de l’UGA se soit proposé – sans débat interne – pour une mise en expérimentation locale du rapport. Nous y voyons un sujet majeur d’inquiétude et de résistance pour les mois à venir, et appelons d’ores et déjà les personnes à la plus extrême vigilance sur les lieux de travail face aux déferlantes managériales libérales qui s’annoncent.
 
VOTEZ et FAITES VOTER FSU !
 
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