Question 1, Les conditions de travail à l’UGA :  Ces conditions vous semblent-elles acceptables, correspondent-elles au sens que vous mettez dans vos métiers ? Comment évaluez-vous la charge de travail ? Comment vous projetez-vous dans l’avenir ? Le bilan des 4 années passées est-il positif ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

Non, nous ne pensons pas que ces conditions restent acceptables, pour au moins deux raisons principales. D’abord, la multiplication de couches organisationnelles et la véritable fuite en avant de la politique d’appels à projets, nationale et locale, augmentent considérablement la charge de travail, renforcent le rôle de « managers » locaux, rendent de plus en plus difficile un exercice du travail apaisé et augmentent le sentiment de perte de sens. Ensuite, le manque de moyens se fait de plus en plus sentir, notamment par l’appel de plus en plus significatif aux précaires, qu’il faut recruter – précarisés et mal payés ! – et former et qui ne peuvent remplir les charges administratives qui incombent toujours plus aux titulaires. Face à ces dérives qui engendrent une lassitude croissante dans toutes les catégories de personnels, il faut réorienter les choix politiques vers des structures plus simples, des moyens réorientés vers les soutiens de base, à tous les niveaux, la mise en œuvre d’un dialogue social renouvelé et sincère, faisant confiance aux personnels et aux équipes pour reconstruire des collectifs fonctionnels.


Question 2, Les (in)égalités salariales à l’UGA : Considérez-vous que les différents systèmes de promotions, de primes et de repyramidages décidés par l’Etat sont justes, et sont mis en œuvre de manière acceptable et juste par l’UGA ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

Les différents systèmes de promotions, de primes et de repyramidages décidés par l’État fournissent une réponse très insatisfaisante aux problèmes majeurs de salaires trop bas à l’université. Ils ont le mérite d’exister, mais nous pensons qu’il faut les mettre en œuvre à l’UGA dans une perspective d’égalité salariale et de justice. Nous avons dénoncé les conditions de mise en œuvre des primes pour les BIATSS. Nous considérons que la politique de mise en œuvre du repyramidage et du RIPEC a généré beaucoup d’insatisfaction et de rancœurs, montrant qu’il faut repenser les mises en œuvre dans le sens de l’accès pour tous à ces évolutions indispensables. Nous avons combattu la mise en œuvre de Chaires de Professeur Junior, ingrédient fatal de la mise en concurrence et des politiques inégalitaires. C’est dans une perspective de justice et de progression pour toutes et tous que nous continuerons d’agir.


Question 3, La démocratie à l’UGA : Que pensez-vous des mécanismes de gouvernance et de prise de décision à l’UGA ? Pensez-vous que votre avis compte ? Avez-vous le sentiment d’être partie prenante de la définition des politiques de l’établissement ? Le bilan des 4 années passées est-il positif ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

Nous l’avons dit abondamment : la démocratie ne fonctionne plus correctement à l’UGA. Les décisions sont prises par l’équipe présidence, en concertation (pas toujours !) avec les responsables de composantes, de directions d’UFR et de laboratoires), en dialogue bilatéral avec certaines organisations syndicales, mais sans jamais organiser un dialogue réel et sincère avec les personnels sur les différents sites. On pourrait fonctionner autrement. Nous avions proposé que soit organisé un débat dans l’UGA sur les choix budgétaires majeurs, qui aurait permis d’éviter la précarisation croissante accompagnant le gel des postes. Savoir réinventer des lieux de dialogue réel et mettre en place des processus de débat de décision collective, en confiance, nous semble indispensable pour redonner du sens et permettre à chacune et chacun de se sentir à nouveau partie prenante de son université.


Question 4, La formation à l’UGA : Pensez-vous que les étudiants occupent la place qu’ils devraient à l’UGA, et que les enjeux de la formation sont au cœur des mécanismes d’attribution des moyens et d’organisation de l’enseignement ? Le bilan des 4 années passées est-il positif ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

La profession de foi de la liste « UGA – Université d’Avenir » est très succincte sur les étudiant.es à l’UGA. Cela nous semble très significatif de la place qui leur est réservée dans la politique mise en œuvre, davantage focalisée sur les enjeux financiers et organisationnels, avec une mise en concurrence des équipes et des projets. Nous considérons qu’il faut remettre les étudiant.e.s au cœur du projet de formation de l’UGA, s’opposer à la mise en concurrence des formations et retrouver la confiance des équipes pédagogiques. Il faut des moyens adaptés aux besoins de chaque formation, pour que chaque étudiant puisse accéder aux études supérieures ou poursuivre dans la filière de son choix, en fonction de son diplôme.


Question 5, La recherche à l’UGA : Que pensez-vous de la gestion de la recherche à l’UGA ? Dans la perspective du rapport Gillet, faites-vous confiance à l’université pour jouer un rôle de plus en plus central dans la gestion des moyens de la recherche ? Le bilan des 4 années passées est-il positif ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

Le rapport Gillet propose, sous couvert d’actions de « simplification », de « ré-articulation », de « clarification » et de « repositionnement », une accélération d’une politique managériale qui ne peut que nous inquiéter. Contrôle central renforcé, financement sous couvert de satisfaction des objectifs dans une perspective de mise en concurrence systématique, attaque des statuts, obligation d’enseignement pour les chercheurs et retour de la modulation de service, en sont quelques composantes majeures. « L’agilité locale » qui y est préconisée augmentera la dilution progressive des organismes de recherche vers les universités. La mise en place de cette politique augmentera les aspects parfois clientélistes de la politique de recherche à l’UGA et amplifiera une politique de mise en concurrence autour d’appels à projets que nous combattons. Une autre politique est possible, remettant au cœur de la politique, les soutiens de base aux équipes, les bourses doctorales non fléchées, le renforcement du temps de recherche des enseignants chercheurs par une diminution de la pression des charges administratives et managériales. C’est, pour nous, en enjeu crucial de la reprise de sens des métiers de la recherche à l’université.


Question 6, Les enjeux de soutenabilité à l’UGA : Que pensez-vous de l’engagement de l’UGA en faveur de l’écologie et de la lutte contre le réchauffement climatique ? Quels éléments majeurs de changement vous semblent essentiels ? Le bilan des 4 années passées est-il positif ? Quelles perspectives de changement vous semblent essentielles ?

De toute évidence ces enjeux ont pris de l’importance à l’UGA dans la période passée, et seront nécessairement de grande importance dans la période à venir, quelle que soit l’équipe présidence choisie. Nous soutiendrons une politique qui soit réellement beaucoup plus ambitieuse, sur tous les plans, intensification résolue de la formation des étudiant.e.s et des personnels, rénovation thermique, réflexion de fond sur les politiques de déplacement local et national/international, soutien à des réflexions collectives interdisciplinaires sur les enjeux et les mécanismes de transformation nécessaire. Nous considérons qu’il faudra également, pour cela, ouvrir beaucoup plus largement la porte aux temps et aux lieux de débats, sur tous les sujets importants. Cela doit passer également par l’acceptation et la valorisation de ces temps de réflexion et de débat dans les carrières individuelles … et donc aussi, résolument, en privilégiant les enjeux de réflexion collective sur ceux de mise en concurrence autour d’une politique d’excellence tous azimuts.