LPR - Un nouveau choc de défiance pour la communauté universitaire
Par FSU-Univ-Grenoble le jeudi 12 novembre 2020, 09:58 - Politique Nationale - Lien permanent
Nous appelons à signer la Lettre ouverte de la CP-CNU au Président de la République :
Lundi 9 novembre, la commission mixte paritaire (CMP) a conclu la phase d’examen parlementaire du projet de la LPR – très largement contesté par la communauté universitaire – par un texte final qui s’avère encore plus destructeur que le projet de loi initial. Ce texte confirme ce que nous avons par ailleurs dénoncé à de multiples reprises, en particulier le renoncement à l’objectif d’atteindre 1 % du PIB pour la dépense en faveur de la recherche publique à l’horizon 2030. Il renforce la précarité chez les personnels et comporte de graves attaques contre notre statut de fonctionnaire d’État. La création de “chaires juniors” et le recrutement désormais possible d’enseignant·es-chercheur·es sans qualification par le CNU, renvoyant cette décision à la seule appréciation des instances locales, en sont deux illustrations. En se donnant la possibilité de réprimer à sa guise l'ensemble des mouvements sociaux par le biais d’amendes et de peines de prison, le gouvernement remet en cause les franchises universitaires, les libertés syndicales et, au-delà, le principe même de la liberté d'expression sur les campus. Répression, budget insuffisant, clientélisme, précarité, concurrence exacerbée, tout l’arsenal néolibéral est dorénavant opérationnel.
Cette nouvelle étape dans la remise en cause du service public de l’ESR intervient dans le contexte du reconfinement, alors que les campus sont majoritairement fermés aux usager·es, qu’il n’est donc pas possible de se rassembler pour échanger et construire des mobilisations, et que l’ensemble de la communauté consacre toute son énergie au maintien du lien pédagogique à distance afin de permettre à toutes et tous les étudiant·es de poursuivre leur formation. La crise sanitaire nécessite des décisions budgétaires fortes pour éviter une catastrophe pour les étudiant·es : réduction des effectifs par dédoublement, recrutement, travaux, etc. La ministre n’a rien avancé en ce sens malgré nos alertes. De toute évidence, sa priorité, comme celle du gouvernement, est ailleurs, dans la défense d’une loi qui acte la fin d’une conception démocratique d’un service public de l’ESR ouvert à toutes et tous.
Frédérique Vidal n’a jamais tenu ses engagements vis-à-vis du monde universitaire, elle a défendu des budgets insuffisants qui n’ont jamais pris en compte l’accroissement du nombre d’étudiant·es. Elle n’a respecté ni les instances représentatives des personnels, ni le dialogue social et elle a notamment soutenu l’amendement au projet de LPR supprimant la qualification par le CNU après avoir volontairement écarté ce sujet durant la phase de concertation sur la LPR avec les organisations syndicales. Quel dialogue peut-elle encore prétendre entretenir avec la communauté universitaire, alors que tant de questions engageant à la fois la situation actuelle et l’avenir du service public de l’ESR restent en suspens ?
Pour le SNESUP-FSU, la ministre a désormais perdu toute crédibilité.
Des amendements de dernière minute inacceptables !
Outre la suppression de la qualification par le CNU, la CMP a introduit de nouvelles dispositions pénales prévoyant un délit d'entrave passible de trois ans de prison:
- Lire l'article dans Libération: "Quand le gouvernement prévoit la pénalisation des mobilisations étudiantes"
- Écouter le Podcast sur FranceCulture
- Voir aussi l'article sur France Inter
- Communiqué intersyndical du 6 novembre "Le Sénat a voté des amendements qui aggravent encore le projet de LPR. Le projet de LPR doit être abandonné !"
- Adresse aux parlementaires membres de la CMP sur la LPR
- Communiqué du collectif des Sociétés Savantes Académiques de France
Mobilisons-nous !
La situation sanitaire et le confinement rendent nos actions difficiles. Pourtant, il existe des moyens d'agir, notamment:
Informer les collègues !
Signer et faire signer les pétitions suivantes:
- Lettre ouverte de la CP-CNU au président de la république
- Non à la suppression de la qualification par le CNU
- Suspendons la loi de programmation de la recherche: notre société mérite beaucoup mieux
Faire voter des motions dans les conseils: Nous vous invitons à faire voter des motions dans tous les conseils et à les transmettre à la FSU à l'adresse: fsu@univ-grenoble-alpes.fr
Faire grève:
- Un préavis de grève a été déposé par le SNESUP-FSU, du 9 novembre au 30 novembre inclus: https://www.snesup.fr/sites/default/files/fichier/20201106-courrier-vidal-preavis_9-30novembre_1.pdf
- Nous relayons l'appel aux "écrans noirs", initié par 170 collègues relevants des sections 01, 02, 03 et 04 du CNU, à partir du vendredi 13 novembre: Plus d'informations sur ce site. Cette action est relayée dans la presse, voir l'article: "Pourquoi ces universitaires colorent leurs réseaux sociaux en noir ?"