L'instance stratégique,qui semble regrouper les présidents des établissements – particulièrement absents des GC – se réserve le droit de faire ce qu'elle veut des résultats des discussions en GC. Ceux-ci sont menés tambour battant : en moyenne, deux réunions par groupe, réparties sur tout au plus trois semaines.

Impossible de poser les questions qui fâchent même si la parole y est assez libre, si les grandes options y sont abordées :

  • Les CAPM (composante AVEC personnalité morale: INP, Ecole d'architecture, IEP)

apparaissent jouir d’une très grande autonomie (pour ne pas dire absolue) et leurs contours semblent intouchables au titre de cette autonomie.

  • Rien de tel pour les CSPM (composantes SANS personnalité morale, ie sans autonomie

budgétaire) : les composantes actuelles ou possiblement regroupées (?) de l’UGA.

Dans ces conditions, envisager posément le rôle de l’UI, les pouvoirs de décision de qui et sur quoi, le rôle des pôles, les périmètres des composantes et les niveaux de mutualisations, les mécanismes de solidarité entre CAPM et CSPM est impossible.

La « feuille de route » dictée par les présidents apparaît dans les GC comme un évangile au contenu largement indiscutable. Par exemple, la mise en place d'un « directoire », instance supérieure qui ferait du conseil d'administration une entité de simple validation des décisions, est un sujet tabou dont il n’a jamais été possible de débattre.

Les conclusions sont impossibles quand bien même des points délicats ou stratégiques seraient discutés dans les GC : entre les avis des représentants des institutions, qui sont là pour défendre des « prés carrés » et ceux des participants qui espèrent que, dans ce bouleversement, tout peut évoluer, y compris la définition de l'autonomie d'une CAPM, la lecture des comptes rendus – au demeurant fidèles aux échanges – laissera aux stratèges toute liberté de retenir ce qu'ils veulent de ces groupes de concertation.

Les organisations syndicales ont insisté pour participer à ces groupes de concertation – et leur participation y est importante pour obtenir de l’information et poser des questions essentielles sur les principes de service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur la représentation des personnels, sur les mécanismes de débat et de contrôle.

Mais la mécanique mise en jeu est implacable et ne laisse guère de place à de vrais débats. Nous avons d’ailleurs demandé que des propositions alternatives, sur des sujets majeurs, soient proposées en débat public dans l’université – et nous avons récolté lors d’une assemblée générale tenue avant l’été une fin de non-recevoir.