IDEX, démocratie, transparence :

premier appel à projets, premier dérapage

Nous dénonçons depuis plusieurs années la confiscation de la réflexion et de la décision collectives par les équipes présidence de nos universités. L’IDEX a ainsi été imaginé, construit, décidé par un tout petit nombre de collègues, qui fonctionnent désormais comme des managers professionnels de nos établissements. Un IDEX non partagé, non investi, épuisant chacun par des appels à projets permanents, qui s'ajoutent à l'avalanche déjà subie aux niveaux régional, national, européen. Nous dénonçons une fois de plus cette politique d'appels à projets systématique, dont les risques de dysfonctionnement sont d'autant plus élevés, qu'elle repose sur des instances de décisions restreintes et opaques, qui rendent la vigilance sur le respect des règles beaucoup plus faible que lorsque la démocratie et la transparence sont mises en œuvre.

▶▶ Le premier appel à projets de l'IDEX, « CDP1 », a ainsi été mené dans une opacité telle que son résultat est contestable : en effet, l’un des projets lauréats était porté par un membre de la commission de l'IDEX chargée de la sélection (COMEX Recherche et Valorisation).

Il y a là contradiction flagrante avec le règlement de l’appel à projets (disponible ici) : « Le responsable scientifique et technique du projet ne doit (pas) être membre (…) de la Commission Exécutive Recherche et Valorisation de l’IDEX ».

▶▶ Interpellé à ce sujet par un de nos élus, le président de la COMUE et coordonnateur de l'IDEX, Patrick Lévy, s'est contenté d'affirmer, lors de la Commission Recherche du CAC COMUE du 25 janvier, que ce membre de la COMEX RV n'avait plus participé à ses travaux depuis avril 2016.

Ne jouons pas sur les mots :

  • Les seules informations disponibles indiquent qu'il en était toujours membre bien après la fin du processus de sélection du CDP1. En effet, il figurait encore à ce titre sur la page du site de l’IDEX mise à jour le 16 décembre 2016 (même si, miracle, son nom disparaît avec la mise à jour du 12 janvier 2017, après la première alerte lancée à ce sujet).

  • On peut également s'étonner qu'une instance déjà tellement restreinte (15 membres représentant l'IDEX et ses 10 partenaires) et chargée d'une mission aussi importante que la sélection des projets, continue à fonctionner comme si de rien n'était, en l'absence systématique d’au moins un de ses membres.

Même lorsque l'on « apprend en marchant », les principes ne doivent pas être piétinés.

▶▶ Nous réitérons donc la demande exprimée au CAC COMUE que le projet incriminé soit retiré de la liste des projets lauréats de l'appel CDP1 (liste par ailleurs toujours indisponible).

Il en va de la crédibilité des appels à projets IDEX et de la réputation des établissements partenaires.

▶▶ Au-delà de ce dérapage emblématique, d'autres appels à projets sont en cours, pour lesquels il est impératif que des processus de contrôle transparents soient mis en place, notamment en incluant de manière pérenne des représentants élus des personnels au CAC COMUE dans les instances de sélection. C'est une demande que nous avons déjà exprimée (voir la lettre FSU n°8) et que nous renouvelons solennellement.

Plus largement, le débat sur les orientations de l'IDEX et les modalités de répartition de ses financements (faut-il vraiment continuer à multiplier les appels à projets ?) doit être enfin ouvert.

Rappelons aussi la charte de déontologie, dont nous avions demandé la mise en oeuvre dès le premier CA de l'UGA, pour prévenir ce genre de problèmes.

Nous en reparlerons.

 
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